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Philippines : un projet de loi contesté sur le contrôle des naissances | ||
Aux Philippines, un projet de loi fait l'objet de polémique. S'il est voté par le Congrès philippin, ce projet rendra obligatoire le financement public de tous les moyens de contraception ainsi que celui des centres de santé où ces moyens sont mis à disposition. Il rendra également obligatoire les programmes d'éducation sexuelle dans les écoles à partir du CM2. Ce projet de loi a été préparé à la suite d'un sondage mené auprès de 1 500 philippins. 71% des sondés se seraient dit "favorables" au projet de loi, 21% seraient indécis et 8% s'y déclareraient opposés. 75% des personnes interrogées auraient répondu "oui" à la question de savoir si une loi doit être votée pour autoriser le gouvernement à apporter aux jeunes un enseignement en matière de planning familial. Très rapidement, de nombreuses voix ont dénoncé l'orientation des questions posées aux sondés. Un médecin explique : "les questions étaient rédigées de manière à orienter les réponses vers le oui et les résultats de ce sondage ne correspondent pas au message que j'entends à travers le pays au cours de mes déplacements". Trois des six questions ont été préparées par le "Forum for Family Planning and Development". Du côté de l'Eglise catholique, on voit dans ce sondage "une tentative désespérée de forcer le passage d'une loi dont les failles morales et civiques ont été amplement exposées au cours de débats publics et qui perd rapidement du terrain au sein du Congrès". | ||
Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse et dont les sources sont indiquées dans l'encadré noir. Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction. | ||
Notre livre: " Europe: l'hiver démographique" en parlait déjà en 1989. ( Edition l'age d'homme, Lausanne et Paris )
La courbe de population utilisée qui y était utilisée était celle de Jean Bourgeois Pichat.
Ces graphiques mis en conclusion du livre démontrait que si aucune réaction sérieuse n'intervenait, nous aurions un maximum de population vers 8 milliards autour de 2040 puis l'effondrement d'une population vieillie retombant en 2100 bien en dessous du niveau actuel. En vérité nous devons faire face aux deux problèmes à la fois et, sur le plan écologique, aboutir à de vrais efforts en matière de respect de la nature, de lutte contre les gaspillages, d'éducation des populations.
La plupart des considérations démographiques biaisées ont été faites par les Nations Unies.
En effet, ces hypothèses sont fausses et ont été réfutées notamment par l'École française (Adolphe Landry, Alfred Sauvy, Jean Bourgeois Pichat, Philippe Bourcier de Carbon, Jean Claude Chesnais ) et en matière de démographie le danger le plus menaçant n'est pas l'explosion démographique - la natalité dégringole dans la plupart des pays du tiers-monde et déjà plus de vingt pays ont plus de décès que de naissances - c'est un vieillissement incontrôlé mettant des charges insupportables sur le dos des jeunes, d'où une baisse induite de natalité et un cercle vicieux aboutissant à l'effondrement notamment des prix de l'immobilier.
Dans les prochaines décennies, ce n'est pas la surpopulation mais la dépopulation qui menacera la planète, y compris l'Asie. Réunis à Tours, les démographes craignent de graves conséquences sociales et économiques.
Nos analyses de Lausanne écrites en 1989 ont été confirmées, notamment en 2005:
Exemples:
Etienne Dubuis, Tours
Mercredi 20 juillet 2005
Journal le Temps, Suisse
Les démographes annonçaient que la Terre aurait 15 milliards d'habitants en 2050, ils n'en prévoient plus que 9 milliards.
Dans les années à venir, ce n'est plus la surpopulation, mais la dépopulation qui menacera la planète. Pointée pour la première fois par l'ONU en 2002, cette nouvelle bombe démographique inquiète toujours davantage les chercheurs en population. Réunie à Tours, la communauté des démographes sonne l'alarme. Le vieillissement radical de la population, qui se généralise en raison d'une forte dénatalité, annonce une réduction nette de la population mondiale. Les prévisions d'une Terre à 15 milliards d'habitants ont fait long feu. Les scientifiques n'en prévoient plus que 9 milliards à l'horizon 2050.
Le plus surprenant est que les pays les moins avancés suivent de près la tendance d'abord observée dans les pays riches. Le vieillissement de la population menace ainsi l'Asie. La Chine n'y échappe pas, dont l'indice de fécondité est passé de 5,8 enfants par femme en âge de procréer en 1970 à 1,3 aujourd'hui.
La dépopulation, si elle se confirme, aura d'énormes conséquences. Elle posera un problème aigu de répartition des richesses. Elle obligera les sociétés à changer de perspective et à repenser leur organisation. Les mutations démographiques amplifient tous les problèmes d'un pays, qu'ils soient sociaux ou économiques, avertissent les chercheurs
Rien ne se passe comme prévu. Alors qu'on croyait le monde menacé de surpopulation, les démographes brandissent aujourd'hui un nouveau risque: la dépopulation. Loin de continuer à se multiplier comme elle l'a fait de manière spectaculaire depuis deux siècles, l'humanité s'apprêterait tout au contraire, d'ici à une cinquantaine d'années, à diminuer en nombre. Le constat, dressé ces derniers temps par différents chercheurs, a été confirmé lundi par le président de l'Union internationale pour l'étude scientifique de la population (IUSSP), le démographe français Jacques Vallin, en ouverture du XXVe Congrès international de la population, une manifestation majeure qui a lieu tous les quatre ans et réunit cette semaine à Tours quelque 2000 participants.
Notre vision de l'avenir de l'humanité s'en trouve bouleversée. La communauté des démographes avait majoritairement adopté depuis une cinquantaine d'années une théorie dite de la «transition démographique». Selon cette dernière, la population du globe était censée passer d'un point d'équilibre à un autre. Si elle s'était mise à augmenter de manière spectaculaire à partir du milieu du XVIIIe siècle en raison d'une réduction radicale du taux de mortalité, elle allait se stabiliser à terme grâce à une diminution également importante du taux de natalité. Et tout rentrerait dans l'ordre.
Or, la «transition démographique» s'achève, on le constate aujourd'hui, de manière chaotique. Aux deux extrémités de l'existence, l'évolution de la population se poursuit bien au-delà de ce qui était prévu.
L'espérance de vie a pris l'ascenseur. «Dans les années 80, on affirmait qu'elle ne dépasserait jamais 75 ans, explique Jacques Vallin. Ensuite, on a parlé d'un maximum de 85. Et aujourd'hui, on en est à 100.» Il s'agit là, bien entendu, d'une excellente nouvelle, d'autant plus que les personnes âgées bénéficient de plus en plus longtemps d'une bonne santé. Mais ce progrès a pour corollaire un vieillissement radical de la population et aura donc un coût pour la société: il exigera pour le moins une sérieuse remise en question de notre mode de vie.
La fin de la «transition démographique» ne paraîtrait pas aussi dramatique cependant si un autre phénomène ne se produisait pas à l'autre bout de l'existence. L'élévation de l'espérance de vie se couple avec une très forte baisse de l'indice de fécondité. On a longtemps considéré que ce dernier chiffre diminuerait progressivement dans les sociétés développées pour se stabiliser autour de 2,1 enfants par femme, soit le niveau nécessaire à la reproduction d'une population. Or, cette limite a été enfoncée.
En Europe, l'indice est tombé à 1,4, avec des pointes à 1,2 dans différents pays de l'est et du sud du continent. En Asie orientale, il est descendu à 1,6, avec un record mondial de 0,8 à Hongkong. Des chiffres spectaculairement bas. Des chiffres longtemps considérés, aussi, comme exceptionnels. De nombreux démographes s'attendaient à ce qu'ils remontent après quelques années ou, au moins, qu'ils soient compensés par la natalité d'autres régions du monde. Or, là encore, la réalité s'avère surprenante. Non seulement le taux de fécondité des pays développés reste très bas, mais celui de nombreux pays en voie de développement dégringole à son tour.
Le risque de non-renouvellement des populations que l'on pensait exceptionnel se révèle général. Et, à cet égard, un cap vient d'être franchi: depuis 2003, plus de la moitié de l'humanité vit dans un pays ou une région du monde (la Chine et l'Inde ont été découpées en régions) où la fécondité est en dessous de la barre fatidique des 2,1 enfants par femme. Résultat: alors que les démographes annonçaient que la Terre aurait 15 milliards d'habitants en 2050, ils n'en prévoient plus que 9 milliards. Plus significatif encore d'un changement de perspective: beaucoup d'entre eux annoncent pour la suite une réduction nette de la population mondiale.
La dépopulation, si elle se confirme, ne manquera pas d'avoir des effets économiques. Elle posera un problème de répartition des richesses, puisque de moins en moins de travailleurs devront assumer la charge de plus en plus de personnes. De manière plus générale, il sera difficile d'assurer une croissance soutenue avec un nombre déclinant de producteurs et de consommateurs.
Pour assurer la survie du système, les sociétés devront revoir leur organisation en profondeur. Aujourd'hui, les pays développés ont à leur disposition les ressources offertes par l'immigration, dont ils profitent déjà grandement pour conserver leur population. Mais ce n'est là qu'une solution à court terme puisque les réservoirs de migrants sont condamnés à se tarir à leur tour dans quelques décennies. Il s'agira plus profondément de changer notre rapport au travail. La mesure à prendre la plus évidente serait d'élever sensiblement l'âge de la retraite. Mais il faudra cependant revoir entièrement le découpage de la vie entre temps de formation, de travail et de repos.
Les changements économiques et sociaux sont les plus évidents. Mais il y en aura d'autres. Dans le domaine politique par exemple, puisqu'une population âgée et de moins en moins nombreuse aura une façon différente de la nôtre de considérer la vie. Enfin, la géographie même sera bouleversée puisque des régions entières retourneront à la vie sauvage après des millénaires de conquêtes humaines.
Pourquoi les naissances reculent aussi dans les pays pauvres
La fertilité dépend de bien d'autres facteurs que le niveau de vie.
Etienne Dubuis
La forte baisse de la fertilité dans les pays en voie de développement remet en question bien des idées reçues. On a longtemps considéré, par exemple, que la démographie était la conséquence de l'économie, à savoir que seul un recul de la misère était susceptible de diminuer la natalité. Or, dans de nombreux pays, l'«effet» précède la cause: des populations encore très pauvres se mettent à procréer beaucoup moins. Cela ne signifie pas que l'enrichissement ne joue aucun rôle dans de tels changements d'attitude. Cela veut dire que d'autres facteurs, également importants, entrent en jeu.
L'un de ces facteurs est l'exode rural, un mouvement qui touche l'ensemble de la planète au point que les villes abriteront davantage d'habitants que les campagnes à partir de 2007. Si un enfant constitue souvent un soutien pour ses parents à la campagne, parce que la place n'y est pas comptée et que chacun y trouve des tâches simples à accomplir, il devient rapidement un handicap financier en ville, où tout a tendance à se monnayer. Les chiffres sont très clairs sur ce point: partout autour du globe, les citadins ont beaucoup moins d'enfants que les ruraux.
Une autre raison, primordiale, est l'émancipation des femmes. Cela commence bien entendu par leur accès à la contraception et à l'avortement – selon l'ONU, des moyens contraceptifs artificiels sont aujourd'hui utilisés par 62% des femmes en âge de procréer, mariées ou vivant en couple. Mais cela continue aussi, plus indirectement, par toutes sortes d'acquis sociaux, tels l'accès à l'alphabétisation, la possibilité de se marier tardivement et le droit au divorce.
Ailleurs, dans les pays développés, d'autres raisons entrent en ligne de compte. Il en est une, prépondérante et très rationnelle. Les parents souhaitent offrir le meilleur à chacun de leurs enfants. Par conséquent, lorsqu'ils ont le choix, beaucoup d'entre eux préfèrent en avoir moins pour pouvoir leur offrir plus.
Mais il existe aussi des motifs plus mystérieux, comme le manque de confiance dans l'avenir, par exemple, ou la sécularisation. Il est ainsi avéré que les familles peu religieuses ont moins de bambins que les autres. «Au moins 47% des Américains qui vont à l'église chaque semaine estiment que la famille idéale est une famille de trois enfants ou plus, contre seulement 27% de ceux qui ne vont à l'église qu'occasionnellement», indique l'hebdomadaire Newsweek. Avant de préciser que l'Etat américain le plus fécond est l'Utah, dont 69% des habitants sont des membres déclarés de l'Eglise mormone.
Notre livre: " Europe: l'hiver démographique" en parlait déjà en 1989. ( Edition l'age d'homme, Lausanne et Paris )
[8575-015] L'Age d'Homme, 1989 In 8 broché, 253 pages.
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