mardi 14 octobre 2008

1164 puits de pétrole en feu au Koweït

Guerre du Golfe
Le procédé de Joseph Ferrayé aurait été utilisé pour éteindre les puits de pétrole incendiés par Saddam Hussein. Jamais payé, l'inventeur a porté plainte. Une ordonnance du tribunal de Paris relance aujourd'hui l'affaire. De quoi tendre les relations entre la France et le Koweït.

Attention, ça va chauffer ! Dans ce dossier, tout est astronomique. Le désastre écologique, d'abord : 1164 puits de pétrole en feu au Koweït, l'année de la guerre entre l'Irak et les Etats-Unis. Les moyens mis en œuvre pour éteindre l'incendie, ensuite, ainsi que les sommes en jeu : des dizaines de milliards de dollars. Le seul lilliputien de cette affaire rocambolesque est un inventeur libanais, Joseph Ferrayé, l'homme dont le procédé a permis l'extinction des puits du Koweït.

Dix ans de cauchemar
Cela fait dix ans maintenant que ce descendant d'un fabricant de cotonnades de Beyrouth émigré dans le sud de la France se bat pour obtenir gain de cause. L'entreprise familiale vient de fermer ses portes quand éclate la guerre du Golfe. Saddam est battu mais le Koweït brûle. Il faut trouver une solution, et vite. Les plus grandes équipes de spécialistes sont dépêchées sur la place mais se tiennent le menton en signe de perplexité. Même le « pompier volant » Red Adair y perd son latin. Ne va-t-il pas jusqu'à estimer à cinq ans le temps qu'il faudra pour mater tous les foyers ?
Comme Archimède dans sa baignoire, Ferrayé se souvient qu'il concevait autrefois les machines de l'usine paternelle. Il n'a aucun mandat mais qu'importe. En quelques jours, dans un coin de sa demeure, il met au point un procédé permettant d'éteindre les puits sans utiliser d'explosifs. Le tout en un temps record : dix minutes ! L'idée est simple comme bonjour mais il fallait y penser : on recouvre le puits en feu d'un haut fourneau sans utiliser de dynamite. On introduit un gaz inerte qui chasse l'oxygène, l'incendie s'étouffe naturellement. A ce système d'extinction s'ajoute un système de blocage. L'inventeur dépose ses brevets chez qui de droit, notamment à l'Office mondial de la propriété intellectuelle à Genève, puis fort de cette caution juridique, s'en va trouver l'ambassadeur du Koweït en France. Parallèlement, il s'associe à plusieurs personnes censées disposer d'un bon carnet d'adresses et fonde avec elles une société en France, la CONIRA, dans le but de commercialiser sa trouvaille. Il n'entend plus parler de ses interlocuteurs jusqu'au jour où l'émir Jaber-al-Ahmad al-Sabah appuie enfin sur le bouton symbolisant la fin du drame. Les puits ne brûlent plus. Tout le monde s'extasie devant la rapidité de l'opération. Ferrayé n'a pas de doute : le miracle tient à son invention. Reste à récupérer ce qui lui revient de droit. Son système a permis au Koweït d'économiser des milliards de dollars. Aux utilisateurs de payer maintenant !
Vœu pieu. Dix années après, Ferrayé n'a toujours pas touché un centime. Pire, il a l'impression d'assister impuissant à la commercialisation en sourdine de son invention. Une technique qui n'a jamais été contestée, même par ses adversaires. Des experts tels que l'ingénieur basque Géraud de Vitrac n'hésitent pas à y voir l'invention du siècle. Un notaire interrogé par la Sûreté genevoise affirme que le brevet de Ferrayé a été utilisé abusivement au Koweït. L'inventeur porte plainte contre inconnu des chefs d'escroquerie et tentative d'escroquerie. L'instruction est confiée au juge genevois Christine Junod dont l'enquête piétine.

Formidable nébuleuse
En 1997, le « Journal de Genève » et « Gazette de Lausanne » est le premier à porter l'affaire à la connaissance du grand public. Pendant ce temps, Joseph Ferrayé se cache, il se sent le laissé-pour-compte d'une formidable nébuleuse d'intérêts dans laquelle gravitent des émirs, des politiciens, des avocats, des banquiers, des notaires, et dont Genève est la plaque tournante. 34 milliards de dollars : c'est la somme que le Koweït aurait déposée au nom de plusieurs associés de Ferrayé, s'il faut en croire un document authentifié par le notaire de Beyrouth en 1997. La vie de Joseph Ferrayé a basculé depuis longtemps dans le cauchemar mais l'inventeur à la voix douce ne renonce pas. Aujourd'hui moins que jamais, alors qu'une ordonnance datée du 6 mars 2001 est là pour raviver ses espoirs les plus fous. Telle qu'elle est parvenue à « La Liberté », elle émane du Tribunal de grande instance de Paris et ordonne le dépôt par l'Etat du Koweït de l'ensemble des contrats et de toutes les conventions ayant trait à l'extinction des puits de pétrole. L'affaire, dit-on à Paris, risque de tendre les relations entre la France et l'émirat. Mais pour Joseph Ferrayé, c'est une première victoire.

Christian Campiche, La Liberté, 9 mars 2001





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Avec mes meilleures salutations.

François de Siebenthal
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