Collaborer à un objectif commun : la justice sociale
Des livres et des hommes : mes vingt ans de crédit social
Il y a bien longtemps que les mots « crédit social » ont frappé mes oreilles pour la première fois. Je devais avoir dix ou onze ans. La circonscription fédérale de Lévis venait tout juste d'élire un député du Crédit social à la Chambre des communes. Puisque je suis née en 1952 —39 jours après la mort de C.H. Douglas— je calcule que ce devait être l'élection fédérale de 1963, dont Georges-Henri Lévesque a rappelé le souvenir en la qualifiant de sa tombée de rideau. En allant à la messe à la paroisse voisine, ma mère et une de ses amies passaient devant la demeure du quincaillier qui venait de remporter l'élection sous la bannière créditiste, ce qui faisait ma mère s'indigner que son comté soit représenté au Parlement canadien par un créditiste. Elle avait honte. Elle se sentait ridiculisée du seul fait d'habiter un comté créditiste. Elle supportait mal l'humiliation d'être ravalée au rang des gens insignifiants et inintelligents qui choisissent un député du Crédit social.
Vous comprendrez qu'étudier le Crédit social aura le sens de transgresser un interdit maternel. Ce qui n'est pas une mince affaire.
Longtemps après cette élection de 1963, j'ai entendu à nouveau parler de crédit social. C'était un samedi d'octobre 1980. Depuis quelques mois, je fréquentais le fils d'une famille de Bérets blancs, les « fous » comme ma mère les appelait chaque fois que nous passions devant leur maison surmontée d'un drapeau blanc. Depuis 1973, nos deux familles étaient propriétaires d'une résidence secondaire dans un rang de campagne perdu dans les Appalaches, presque à la limite sud du Québec avec la frontière des États-Unis. Les maisons se faisaient face sur deux versants de montagnes voisines. Au fil des ans, les jeunes enfants des deux familles avaient établi des liens. Le 26 juillet 1980, en la fête de la bonne Sainte-Anne, j'avais fait connaissance avec le grand frère de l'autre famille. La veille même, ma mère avait terminé une neuvaine à la bonne sainte Anne afin que je trouve un mari. Elle n'avait pas mis vainement sa confiance dans la grande sainte : le 25 juillet de l'année suivante, j'épousais François Couture et entrais ainsi dans une famille de… créditistes.
Donc, ce samedi d'octobre 1980, on enterrait deux créditistes : Hervé Chatigny, agriculteur de Saint-Isidore, décédé sous les roues de son tracteur de ferme en rentrant un dernier voyage de foin pour ses voisins et J. Ernest Grégoire, avocat, notaire, économiste diplômé de la prestigieuse London School of Economics, maire de la ville de Québec, député sous Maurice Duplessis, grand défenseur de l'œuvre de Louis Even. S'étaient-ils donnés le mot pour partir en même temps? Il est remarquable que ce soit à Saint-Isidore, à quelques demeures à l'ouest de la ferme d'Hervé Chatigny, que toutes mes recherches sur le Crédit social allaient être faites. Et c'est dans les livres de Crédit social ayant appartenus à J. Ernest Grégoire et dont il avait dû se départir à regret à la fin de sa vie au profit de la bibliothèque de l'université Laval, que j'allais étudier en profondeur la théorie de Douglas aux fins de mes recherches.
En effet, suite à une grossesse terminée par une fausse-couche, je suis retournée aux études, à l'automne de 1988, sur les conseils de mon médecin qui prévoyait que toutes mes grossesses auraient la même fin malheureuse si je continuais à exercer cet exigeant emploi de conseillère en informatique qui était le mien à cette époque. Je me suis donc retrouvée, à 35 ans, inscrite à la maîtrise en informatique à l'université Laval, à étudier la modélisation conceptuelle et la représentation des connaissances, la reconnaissance de formes, le génie logiciel, les systèmes experts, les méthodes de simulation et toute une kyrielle de sujets de pointe du domaine de l'informatique.
J'ai eu bien de la difficulté à obtenir qu'un professeur accepte la direction de mon projet de recherche. En général, les professeurs utilisent les étudiants pour faire avancer leurs propres recherches et il est plutôt rare qu'un étudiant ou une étudiante à la maîtrise présente un sujet de recherche bien à lui ou à elle. Depuis 1985, j'étais déterminée à étudier sérieusement le Crédit social et en faire un modèle mathématique simulable sur ordinateur. Et je voulais le faire dans le cadre d'études de deuxième cycle en informatique afin de bénéficier de l'expertise et de l'encadrement de chercheurs universitaires.
En 1981, j'avais lu le livre de Louis Even Sous le signe de l'abondance qui, malgré quelques anachronismes, m'avait étonné par la pérennité de ses explications logiques de phénomènes sociaux et économiques autant anciens qu'actuels. J'avais ensuite lu quelques livres de C.H. Douglas, notamment Economic Democracy et The Monopoly of Credit, son premier livre et son dernier livre, et j'étais plutôt d'accord avec tous ceux qui disaient que les livres de Douglas étaient difficiles tant par le style d'écriture que par les idées développées.
C'est l'excellent ouvrage An Introduction to Social Credit de Bryan W. Monahan, qui abordait avec clarté la théorie de Douglas sous le quadruple angle de la physique, de l'économique, de la politique et de la métaphysique, qui m'a vraiment passionnée pour le crédit social. Durant l'été de 1984, l'année de la première course des grands voiliers Québec/Saint-Malo, Robert Carré, un jeune créditiste, qui avait étudié le génie électrique, m'avait prêté le livre de Monahan pour m'aider à comprendre la vision d'ingénieur de Douglas. Puis, plusieurs soirs durant, alors qu'il déambulait comme gardien de sécurité sur les terrains où se déroulaient les activités entourant la course des voiliers, je l'écoutais discuter crédit social avec François Couture, ce fils de Bérets blancs, que j'avais épousé en 1981. J'écoutais avec avidité, incapable alors d'articuler une seule question, faute d'une connaissance suffisante de cette théorie économique qui me semblait obtuse. Il faut dire que j'avais annoncé à François, après voir lu le livre de Louis Even qu'il m'avait prêté, que je lui prouverais que cette théorie était fausse, puisqu'il m'apparaissait impossible, suivant ma formation scientifique, que les économistes soient tous dans l'erreur et que Douglas soit dans la vérité, alors que les premiers affirmaient que Douglas était dans l'erreur et que Douglas en faisait de même. Depuis 1918, on avait sûrement eu amplement le temps de démontrer la fausseté de la théorie. Je me promettais de faire des recherches sur le sujet.
En 1985, je réalisais des travaux méthodologiques de modification des procédures de développement des systèmes d'information pour le compte de la Direction de l'informatique d'un grand ministère provincial. Le conseiller d'un haut fonctionnaire de cette direction, à qui je m'étais ouvert de mon intérêt pour l'application des méthodes de modélisation conceptuelle et de modélisation fonctionnelle des systèmes d'information à d'autres problèmes que l'informatique et notamment aux problèmes économiques, m'a prêté le livre Le macroscope du microbiologiste et informaticien français Joël De Rosnay. Ce livre a modifié le cours de ma vie en me faisant découvrir la dynamique des systèmes, une méthode de modélisation qui ressemblait beaucoup aux méthodes avec lesquelles les informaticiens construisaient l'architecture des systèmes d'information, mais qui en différait en ce que les modèles obtenus étaient simulables sur ordinateur et que la méthode s'appliquait à toutes sortes de problèmes. De Rosnay avait travaillé au Massachusetts Institute of Technology, à Boston, avec Jay Wright Forrester, un ingénieur américain bien connu pour son invention des mémoires d'ordinateur à tores de ferrite et pour ses travaux sur les servomécanismes. En 1952, année de la mort de Douglas, avait été fondée, au Massachusetts Institute of Technology, la Sloan School of Management qui fit appel à Jay Wright Forrester et lui donna mission d'appliquer les méthodes du génie électrique à la résolution des problèmes des entreprises, puis des problèmes de l'économie. J'étais littéralement fascinée par les possibilités qu'offrait la dynamique des systèmes de représenter le modèle mental d'un phénomène dynamique tel que l'économie. Je pressentais que cette méthode me permettrait de faire un modèle de la théorie de l'ingénieur Douglas, de représenter graphiquement et mathématiquement son modèle mental de l'économie, surtout le fameux et controversé théorème A+B.
J'avais finalement réussi à convaincre Claude-Raymond Lamontagne, un spécialiste de la simulation, ancien chercheur en physique nucléaire, de prendre la direction de mon projet de recherche. Il n'était pas homme à être influencé par les préjugés et, curieuse coïncidence, il était originaire de Lévis et se souvenait fort bien des remous causé par l'élection du premier député créditiste du comté de Lévis. Il a défendu mon projet devant le comité de supervision du département d'Informatique et l'a fait accepter. Sur ses conseils, j'ai pris le temps de faire une étude sérieuse de plusieurs méthodes de simulation et de quelques logiciels. Mon choix s'est porté vers la méthode de la dynamique des systèmes et vers le logiciel STELLA, mis au point depuis peu au Darmouth College, une université américaine catholique.
J'ai passé cinq ans à travailler le modèle graphique et mathématique de la théorie de Douglas, construit par extension d'un modèle macroéconomique très agrégé de l'économie américaine des années 70 que j'avais emprunté à la thèse de doctorat en économique de Nathan B. Forrester, le fils de Jay Wright Forrester. Nathan Forrester avait travaillé sa thèse sous la direction de Robert M. Solow, prix Nobel américain d'économie, bien connu pour sa théorie des consommateurs et ancien élève de Wassily Leontief, à qui on doit les fameux tableaux input-output. Le modèle de la thèse de Forrester était un modèle classique IS-LM augmenté. Il était construit suivant la méthode de la dynamique des systèmes. J'en fis le cœur de mon modèle du crédit social.
Je n'avais pas encore terminé mon projet de recherche que je décidais de m'inscrire à la maîtrise en économique. J'avais besoin de plus de connaissances en économique pour finaliser mes travaux aux fins d'obtenir la maîtrise en informatique et surtout pour être en mesure de poursuivre mes recherches. Car malgré tous mes efforts, je n'avais pas réussi à modéliser toute la théorie de Douglas et ce que j'en avais modélisé ne me satisfaisait pas. J'étais obligée de mettre un point final à mes travaux et de déposer mon mémoire. Je voulais faire davantage. Il ne m'était même pas possible de prouver la fausseté de la théorie de Douglas. J'avais besoin d'un autre cadre de modélisation que celui d'un modèle macroéconomique très agrégé. En fait, j'avais besoin d'un modèle macroéconomique à fondements microéconomiques, qui me permettrait de modéliser les biens intermédiaires, puisque Douglas affirmait en plusieurs endroits dans ses livres que les biens intermédiaires étaient un élément majeur de sa théorie, souvent ignoré d'ailleurs.
À compter de l'automne de 1992, j'ai suivi les cours de scolarité probatoire au département d'Économique de l'université Laval, dont J. Ernest Grégoire avait été l'un des premiers professeurs cinquante ans auparavant. J'ai étudié la théorie microéconomique et la théorie macroéconomique, les relations économiques internationales, la monnaie et le crédit, l'histoire de la pensée économique et l'économétrie. Ce dernier cours me convainquit de faire une année entière de rafraîchissement en mathématiques afin de retrouver l'aisance en calcul différentiel et intégral, en calcul matriciel, en calcul des probabilités et statistiques ainsi qu'en algèbre linéaire. J'ai profité de cette année de pause pour faire aussi deux cours à la Faculté de philosophie, où j'ai étudié les principes de logique et l'épistémologie. Par un heureux concours de circonstances, le professeur d'épistémologie était spécialisé en épistémologie de l'économique, ce qui m'a permis de faire des travaux sur les problèmes de l'économique en tant que science, de comparer la méthodologie des économistes et celle des dynamiciens de système et même de tenter une interprétation épistémologique d'Economic Democracy de Douglas. À la maîtrise en économique proprement dite, à partir de l'automne 1995, j'ai poursuivi l'étude de la théorie microéconomique et de la théorie macroéconomique et j'ai commencé l'étude de la théorie du développement économique. Sur permission du directeur des études de deuxième et troisième cycle, j'ai ensuite suivi avec les candidats au doctorat les cours d'économie monétaire, de fluctuations et croissance et de modélisation du développement.
C'est dans ce cours de modélisation du développement, qui utilisait les modèles d'équilibre général calculables, que j'ai trouvé le cadre de modélisation dont j'avais besoin pour poursuivre mes recherches. Il est étrange que le directeur des études de deuxième et troisième cycle en économique ait été si réticent à ce que je m'inscrive à ce cours, arguant à plusieurs reprises que ce n'était pas un contexte propice à mon projet de recherche. Je m'y suis tout de même inscrite, contre son avis, pour constater à ma grande surprise que les travaux de modélisation, réalisés depuis 1988 par un groupe de recherche du département d'économique de l'université Laval sous la direction de Bernard Decaluwé, en collaboration avec un groupe de recherche similaire de l'université de Montréal sous la direction d'André Martens, semblaient avoir été faits exprès pour solutionner mes difficultés. Ces modèles macroéconomiques avaient des fondements microéconomiques et surtout, ils comportaient des biens intermédiaires. Je me suis donc plongée dans l'étude des modèles d'équilibre général calculables et j'ai débuté l'apprentissage de GAMS, un logiciel de modélisation et simulation mis au point par la Banque mondiale et très utilisé dans les pays en développement dans le cadre des programmes d'ajustements structurels du Fonds monétaire international. Incidemment, une des lectures obligatoires dans le cours de modélisation du développement concernait un modèle d'équilibre général calculable de l'économie du Madagascar durant les années 1980 en vue d'analyser l'impact du programme d'ajustement structurel sur la croissance et la pauvreté.
Bien qu'il ne soit pas plus d'usage au département d'Économique qu'au département d'Informatique que l'étudiant ou l'étudiante à la maîtrise ait son propre sujet de recherche, le professeur Decaluwé a accepté avec enthousiasme la direction de mon projet de recherche. Ce nouveau projet était d'ordre méthodologique. Il a consisté à littéralement reprogrammer, de la façon la plus impeccable possible aux plans syntaxique et sémantique, un des modèles produits conjointement par les groupes de recherche en économique du développement de Laval et de Montréal. La dynamique des systèmes devait m'être un outil précieux pour améliorer la valeur de vérité du modèle. Je programmais concurremment avec le logiciel STELLA, déjà utilisé dans mes travaux de maîtrise en informatique, et le logiciel GAMS.
Ce modèle très simple d'une économie en autarcie sans État était uniquement constitué de variables de flux représentant les éléments de base d'un système économique rudimentaire. J'y ai ajouté des variables d'état, aussi appelées variables de stocks, partout où il était nécessaire de recueillir et de conserver les données du comportement des flux réels. J'y ai aussi ajouté des variables d'état pour les prix et les valeurs, ainsi que pour les comptes courants et le compte de capital des agents, ce qui était nouveau comme façon de modéliser un système économique. Tous ces ajouts ont doté le système économique représenté d'une mémoire qui permettait au système de réagir en fonction des décisions passées. Le modèle ainsi modifié permettait de visualiser qu'un modèle d'équilibre général pouvait avoir une solution d'équilibre final tout en étant incohérent avec la réalité. En effet, durant la transition de l'équilibre initial à l'équilibre final, les stocks d'inventaire des biens finis devenaient négatifs, signe que les producteurs vendaient aux consommateurs des produits qui n'existaient pas. De plus, les prix modélisés comme des variables de stock évoluaient lentement dans le temps au lieu de s'ajuster instantanément comme la théorie classique le suppose.
Le modèle était donc plutôt keynésien que classique, puisque selon John Maynard Keynes les prix étaient fixes à court terme. Il aurait été intéressant de pouvoir visualiser l'impact de bloquer les prix à la baisse sans les bloquer à la hausse, comme le soutient la théorie de Douglas, particularité que j'avais modélisée dans mon projet de recherche en informatique. Malheureusement le temps alloué pour faire une maîtrise ayant été largement dépassé, j'ai dû interrompre mes travaux et déposer mon mémoire.
Où en sont donc mes recherches trois ans après le dépôt de mon mémoire de maîtrise en économique? Quasiment au point mort.
Ce cadre méthodologique mis au point durant la maîtrise en économique avec l'aide d'un modèle très simple d'une petite économie fermée en autarcie et sans État, il me faut l'appliquer à des modèles d'équilibre général plus complexes : le modèle d'une économie en autarcie avec État, puis le modèle d'une économie ouverte sur le reste du monde. De plus, le modèle original qui ne comporte pas de secteur monétaire doit être modifié de façon à présenter les mécanismes de gestion de la monnaie et du crédit. C'est le modèle finalement obtenu qui présentera un contexte de simulation propre à illustrer le diagnostic de la théorie de Douglas et à appliquer les politiques du crédit social, afin de voir les effets de ces politiques sur les problèmes diagnostiqués.
J'ai besoin de ressources matérielles et monétaires, pour me procurer les logiciels et les ordinateurs nécessaires, pour organiser un environnement de travail efficace. Je n'ai encore rien de tout cela. J'ai besoin de collaborateurs, d'abord parmi les créditistes, mais aussi parmi les économistes et les spécialistes en modélisation et simulation.
La tâche est grande et le temps file. J'avais 35 ans au début de mes recherches et pas d'enfant. J'ai maintenant 51 ans, quatre enfants qui sont dans l'adolescence ou sur le point de quitter l'enfance. Mon cœur de maman veut ne pas les négliger dans cette période de vie cruciale pour eux où des personnes aimantes et soutenantes doivent les accompagner dans la consolidation de l'état du moi qu'on appelle l'adulte.
Un projet d'expérimentation du Crédit social sur le terrain a débuté au Madagascar en mai dernier. Un autre doit débuter bientôt aux Philippines. Ces projets s'adressent au second volet du diagnostic de Douglas : celui de l'incapacité d'un système de financement de l'économie fondé sur une monnaie fabriquée et commercée en vue du profit de corriger le premier volet du diagnostic, ce défaut structurel du système de comptabilité des prix et des valeurs.
Tant que ces projets demeureront embryonnaires et s'appliqueront seulement à des petits producteurs et des petits consommateurs, le défaut de la comptabilité des biens de capital, qui comprennent les biens intermédiaires et les biens d'équipement, ne se posera pas et le problème de l'inflation au cœur du diagnostic de Douglas suivant le fameux théorème A+B ne se posera pas non plus.
Cependant, quand le projet couvrira un secteur de l'économie assez vaste pour comporter des entreprises de fabrication de biens intermédiaires ou de biens d'équipement, justifiant l'application d'un abaissement du niveau des prix de détail pour retirer de ces prix les coûts anciens —et déjà payés— des biens de capital, alors il sera bon de pouvoir modéliser et simuler les conditions de création de l'inflation et les conditions de la politique d'abaissement du niveau des prix qui corrigera la situation. De même, quand les activités productrices des agents économiques impliqués dans le projet auront atteint une ampleur telle qu'elles seront génératrices de profit, au sens réel où Douglas le définit, alors il sera bon de pouvoir modéliser et simuler les conditions de génération de ce profit réel et les conditions de répartition des gains de productivité à l'ensemble de la population concernée. D'autres scénarios joignant les deux politiques permettront de moduler l'abaissement du niveau de prix et la répartition des gains de productivité pour obtenir un fonctionnement souple et stable de l'économie.
Diane Boucher
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Avec mes meilleures salutations.
François de Siebenthal
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Des livres et des hommes : mes vingt ans de crédit social
Il y a bien longtemps que les mots « crédit social » ont frappé mes oreilles pour la première fois. Je devais avoir dix ou onze ans. La circonscription fédérale de Lévis venait tout juste d'élire un député du Crédit social à la Chambre des communes. Puisque je suis née en 1952 —39 jours après la mort de C.H. Douglas— je calcule que ce devait être l'élection fédérale de 1963, dont Georges-Henri Lévesque a rappelé le souvenir en la qualifiant de sa tombée de rideau. En allant à la messe à la paroisse voisine, ma mère et une de ses amies passaient devant la demeure du quincaillier qui venait de remporter l'élection sous la bannière créditiste, ce qui faisait ma mère s'indigner que son comté soit représenté au Parlement canadien par un créditiste. Elle avait honte. Elle se sentait ridiculisée du seul fait d'habiter un comté créditiste. Elle supportait mal l'humiliation d'être ravalée au rang des gens insignifiants et inintelligents qui choisissent un député du Crédit social.
Vous comprendrez qu'étudier le Crédit social aura le sens de transgresser un interdit maternel. Ce qui n'est pas une mince affaire.
Longtemps après cette élection de 1963, j'ai entendu à nouveau parler de crédit social. C'était un samedi d'octobre 1980. Depuis quelques mois, je fréquentais le fils d'une famille de Bérets blancs, les « fous » comme ma mère les appelait chaque fois que nous passions devant leur maison surmontée d'un drapeau blanc. Depuis 1973, nos deux familles étaient propriétaires d'une résidence secondaire dans un rang de campagne perdu dans les Appalaches, presque à la limite sud du Québec avec la frontière des États-Unis. Les maisons se faisaient face sur deux versants de montagnes voisines. Au fil des ans, les jeunes enfants des deux familles avaient établi des liens. Le 26 juillet 1980, en la fête de la bonne Sainte-Anne, j'avais fait connaissance avec le grand frère de l'autre famille. La veille même, ma mère avait terminé une neuvaine à la bonne sainte Anne afin que je trouve un mari. Elle n'avait pas mis vainement sa confiance dans la grande sainte : le 25 juillet de l'année suivante, j'épousais François Couture et entrais ainsi dans une famille de… créditistes.
Donc, ce samedi d'octobre 1980, on enterrait deux créditistes : Hervé Chatigny, agriculteur de Saint-Isidore, décédé sous les roues de son tracteur de ferme en rentrant un dernier voyage de foin pour ses voisins et J. Ernest Grégoire, avocat, notaire, économiste diplômé de la prestigieuse London School of Economics, maire de la ville de Québec, député sous Maurice Duplessis, grand défenseur de l'œuvre de Louis Even. S'étaient-ils donnés le mot pour partir en même temps? Il est remarquable que ce soit à Saint-Isidore, à quelques demeures à l'ouest de la ferme d'Hervé Chatigny, que toutes mes recherches sur le Crédit social allaient être faites. Et c'est dans les livres de Crédit social ayant appartenus à J. Ernest Grégoire et dont il avait dû se départir à regret à la fin de sa vie au profit de la bibliothèque de l'université Laval, que j'allais étudier en profondeur la théorie de Douglas aux fins de mes recherches.
En effet, suite à une grossesse terminée par une fausse-couche, je suis retournée aux études, à l'automne de 1988, sur les conseils de mon médecin qui prévoyait que toutes mes grossesses auraient la même fin malheureuse si je continuais à exercer cet exigeant emploi de conseillère en informatique qui était le mien à cette époque. Je me suis donc retrouvée, à 35 ans, inscrite à la maîtrise en informatique à l'université Laval, à étudier la modélisation conceptuelle et la représentation des connaissances, la reconnaissance de formes, le génie logiciel, les systèmes experts, les méthodes de simulation et toute une kyrielle de sujets de pointe du domaine de l'informatique.
J'ai eu bien de la difficulté à obtenir qu'un professeur accepte la direction de mon projet de recherche. En général, les professeurs utilisent les étudiants pour faire avancer leurs propres recherches et il est plutôt rare qu'un étudiant ou une étudiante à la maîtrise présente un sujet de recherche bien à lui ou à elle. Depuis 1985, j'étais déterminée à étudier sérieusement le Crédit social et en faire un modèle mathématique simulable sur ordinateur. Et je voulais le faire dans le cadre d'études de deuxième cycle en informatique afin de bénéficier de l'expertise et de l'encadrement de chercheurs universitaires.
En 1981, j'avais lu le livre de Louis Even Sous le signe de l'abondance qui, malgré quelques anachronismes, m'avait étonné par la pérennité de ses explications logiques de phénomènes sociaux et économiques autant anciens qu'actuels. J'avais ensuite lu quelques livres de C.H. Douglas, notamment Economic Democracy et The Monopoly of Credit, son premier livre et son dernier livre, et j'étais plutôt d'accord avec tous ceux qui disaient que les livres de Douglas étaient difficiles tant par le style d'écriture que par les idées développées.
C'est l'excellent ouvrage An Introduction to Social Credit de Bryan W. Monahan, qui abordait avec clarté la théorie de Douglas sous le quadruple angle de la physique, de l'économique, de la politique et de la métaphysique, qui m'a vraiment passionnée pour le crédit social. Durant l'été de 1984, l'année de la première course des grands voiliers Québec/Saint-Malo, Robert Carré, un jeune créditiste, qui avait étudié le génie électrique, m'avait prêté le livre de Monahan pour m'aider à comprendre la vision d'ingénieur de Douglas. Puis, plusieurs soirs durant, alors qu'il déambulait comme gardien de sécurité sur les terrains où se déroulaient les activités entourant la course des voiliers, je l'écoutais discuter crédit social avec François Couture, ce fils de Bérets blancs, que j'avais épousé en 1981. J'écoutais avec avidité, incapable alors d'articuler une seule question, faute d'une connaissance suffisante de cette théorie économique qui me semblait obtuse. Il faut dire que j'avais annoncé à François, après voir lu le livre de Louis Even qu'il m'avait prêté, que je lui prouverais que cette théorie était fausse, puisqu'il m'apparaissait impossible, suivant ma formation scientifique, que les économistes soient tous dans l'erreur et que Douglas soit dans la vérité, alors que les premiers affirmaient que Douglas était dans l'erreur et que Douglas en faisait de même. Depuis 1918, on avait sûrement eu amplement le temps de démontrer la fausseté de la théorie. Je me promettais de faire des recherches sur le sujet.
En 1985, je réalisais des travaux méthodologiques de modification des procédures de développement des systèmes d'information pour le compte de la Direction de l'informatique d'un grand ministère provincial. Le conseiller d'un haut fonctionnaire de cette direction, à qui je m'étais ouvert de mon intérêt pour l'application des méthodes de modélisation conceptuelle et de modélisation fonctionnelle des systèmes d'information à d'autres problèmes que l'informatique et notamment aux problèmes économiques, m'a prêté le livre Le macroscope du microbiologiste et informaticien français Joël De Rosnay. Ce livre a modifié le cours de ma vie en me faisant découvrir la dynamique des systèmes, une méthode de modélisation qui ressemblait beaucoup aux méthodes avec lesquelles les informaticiens construisaient l'architecture des systèmes d'information, mais qui en différait en ce que les modèles obtenus étaient simulables sur ordinateur et que la méthode s'appliquait à toutes sortes de problèmes. De Rosnay avait travaillé au Massachusetts Institute of Technology, à Boston, avec Jay Wright Forrester, un ingénieur américain bien connu pour son invention des mémoires d'ordinateur à tores de ferrite et pour ses travaux sur les servomécanismes. En 1952, année de la mort de Douglas, avait été fondée, au Massachusetts Institute of Technology, la Sloan School of Management qui fit appel à Jay Wright Forrester et lui donna mission d'appliquer les méthodes du génie électrique à la résolution des problèmes des entreprises, puis des problèmes de l'économie. J'étais littéralement fascinée par les possibilités qu'offrait la dynamique des systèmes de représenter le modèle mental d'un phénomène dynamique tel que l'économie. Je pressentais que cette méthode me permettrait de faire un modèle de la théorie de l'ingénieur Douglas, de représenter graphiquement et mathématiquement son modèle mental de l'économie, surtout le fameux et controversé théorème A+B.
J'avais finalement réussi à convaincre Claude-Raymond Lamontagne, un spécialiste de la simulation, ancien chercheur en physique nucléaire, de prendre la direction de mon projet de recherche. Il n'était pas homme à être influencé par les préjugés et, curieuse coïncidence, il était originaire de Lévis et se souvenait fort bien des remous causé par l'élection du premier député créditiste du comté de Lévis. Il a défendu mon projet devant le comité de supervision du département d'Informatique et l'a fait accepter. Sur ses conseils, j'ai pris le temps de faire une étude sérieuse de plusieurs méthodes de simulation et de quelques logiciels. Mon choix s'est porté vers la méthode de la dynamique des systèmes et vers le logiciel STELLA, mis au point depuis peu au Darmouth College, une université américaine catholique.
J'ai passé cinq ans à travailler le modèle graphique et mathématique de la théorie de Douglas, construit par extension d'un modèle macroéconomique très agrégé de l'économie américaine des années 70 que j'avais emprunté à la thèse de doctorat en économique de Nathan B. Forrester, le fils de Jay Wright Forrester. Nathan Forrester avait travaillé sa thèse sous la direction de Robert M. Solow, prix Nobel américain d'économie, bien connu pour sa théorie des consommateurs et ancien élève de Wassily Leontief, à qui on doit les fameux tableaux input-output. Le modèle de la thèse de Forrester était un modèle classique IS-LM augmenté. Il était construit suivant la méthode de la dynamique des systèmes. J'en fis le cœur de mon modèle du crédit social.
Je n'avais pas encore terminé mon projet de recherche que je décidais de m'inscrire à la maîtrise en économique. J'avais besoin de plus de connaissances en économique pour finaliser mes travaux aux fins d'obtenir la maîtrise en informatique et surtout pour être en mesure de poursuivre mes recherches. Car malgré tous mes efforts, je n'avais pas réussi à modéliser toute la théorie de Douglas et ce que j'en avais modélisé ne me satisfaisait pas. J'étais obligée de mettre un point final à mes travaux et de déposer mon mémoire. Je voulais faire davantage. Il ne m'était même pas possible de prouver la fausseté de la théorie de Douglas. J'avais besoin d'un autre cadre de modélisation que celui d'un modèle macroéconomique très agrégé. En fait, j'avais besoin d'un modèle macroéconomique à fondements microéconomiques, qui me permettrait de modéliser les biens intermédiaires, puisque Douglas affirmait en plusieurs endroits dans ses livres que les biens intermédiaires étaient un élément majeur de sa théorie, souvent ignoré d'ailleurs.
À compter de l'automne de 1992, j'ai suivi les cours de scolarité probatoire au département d'Économique de l'université Laval, dont J. Ernest Grégoire avait été l'un des premiers professeurs cinquante ans auparavant. J'ai étudié la théorie microéconomique et la théorie macroéconomique, les relations économiques internationales, la monnaie et le crédit, l'histoire de la pensée économique et l'économétrie. Ce dernier cours me convainquit de faire une année entière de rafraîchissement en mathématiques afin de retrouver l'aisance en calcul différentiel et intégral, en calcul matriciel, en calcul des probabilités et statistiques ainsi qu'en algèbre linéaire. J'ai profité de cette année de pause pour faire aussi deux cours à la Faculté de philosophie, où j'ai étudié les principes de logique et l'épistémologie. Par un heureux concours de circonstances, le professeur d'épistémologie était spécialisé en épistémologie de l'économique, ce qui m'a permis de faire des travaux sur les problèmes de l'économique en tant que science, de comparer la méthodologie des économistes et celle des dynamiciens de système et même de tenter une interprétation épistémologique d'Economic Democracy de Douglas. À la maîtrise en économique proprement dite, à partir de l'automne 1995, j'ai poursuivi l'étude de la théorie microéconomique et de la théorie macroéconomique et j'ai commencé l'étude de la théorie du développement économique. Sur permission du directeur des études de deuxième et troisième cycle, j'ai ensuite suivi avec les candidats au doctorat les cours d'économie monétaire, de fluctuations et croissance et de modélisation du développement.
C'est dans ce cours de modélisation du développement, qui utilisait les modèles d'équilibre général calculables, que j'ai trouvé le cadre de modélisation dont j'avais besoin pour poursuivre mes recherches. Il est étrange que le directeur des études de deuxième et troisième cycle en économique ait été si réticent à ce que je m'inscrive à ce cours, arguant à plusieurs reprises que ce n'était pas un contexte propice à mon projet de recherche. Je m'y suis tout de même inscrite, contre son avis, pour constater à ma grande surprise que les travaux de modélisation, réalisés depuis 1988 par un groupe de recherche du département d'économique de l'université Laval sous la direction de Bernard Decaluwé, en collaboration avec un groupe de recherche similaire de l'université de Montréal sous la direction d'André Martens, semblaient avoir été faits exprès pour solutionner mes difficultés. Ces modèles macroéconomiques avaient des fondements microéconomiques et surtout, ils comportaient des biens intermédiaires. Je me suis donc plongée dans l'étude des modèles d'équilibre général calculables et j'ai débuté l'apprentissage de GAMS, un logiciel de modélisation et simulation mis au point par la Banque mondiale et très utilisé dans les pays en développement dans le cadre des programmes d'ajustements structurels du Fonds monétaire international. Incidemment, une des lectures obligatoires dans le cours de modélisation du développement concernait un modèle d'équilibre général calculable de l'économie du Madagascar durant les années 1980 en vue d'analyser l'impact du programme d'ajustement structurel sur la croissance et la pauvreté.
Bien qu'il ne soit pas plus d'usage au département d'Économique qu'au département d'Informatique que l'étudiant ou l'étudiante à la maîtrise ait son propre sujet de recherche, le professeur Decaluwé a accepté avec enthousiasme la direction de mon projet de recherche. Ce nouveau projet était d'ordre méthodologique. Il a consisté à littéralement reprogrammer, de la façon la plus impeccable possible aux plans syntaxique et sémantique, un des modèles produits conjointement par les groupes de recherche en économique du développement de Laval et de Montréal. La dynamique des systèmes devait m'être un outil précieux pour améliorer la valeur de vérité du modèle. Je programmais concurremment avec le logiciel STELLA, déjà utilisé dans mes travaux de maîtrise en informatique, et le logiciel GAMS.
Ce modèle très simple d'une économie en autarcie sans État était uniquement constitué de variables de flux représentant les éléments de base d'un système économique rudimentaire. J'y ai ajouté des variables d'état, aussi appelées variables de stocks, partout où il était nécessaire de recueillir et de conserver les données du comportement des flux réels. J'y ai aussi ajouté des variables d'état pour les prix et les valeurs, ainsi que pour les comptes courants et le compte de capital des agents, ce qui était nouveau comme façon de modéliser un système économique. Tous ces ajouts ont doté le système économique représenté d'une mémoire qui permettait au système de réagir en fonction des décisions passées. Le modèle ainsi modifié permettait de visualiser qu'un modèle d'équilibre général pouvait avoir une solution d'équilibre final tout en étant incohérent avec la réalité. En effet, durant la transition de l'équilibre initial à l'équilibre final, les stocks d'inventaire des biens finis devenaient négatifs, signe que les producteurs vendaient aux consommateurs des produits qui n'existaient pas. De plus, les prix modélisés comme des variables de stock évoluaient lentement dans le temps au lieu de s'ajuster instantanément comme la théorie classique le suppose.
Le modèle était donc plutôt keynésien que classique, puisque selon John Maynard Keynes les prix étaient fixes à court terme. Il aurait été intéressant de pouvoir visualiser l'impact de bloquer les prix à la baisse sans les bloquer à la hausse, comme le soutient la théorie de Douglas, particularité que j'avais modélisée dans mon projet de recherche en informatique. Malheureusement le temps alloué pour faire une maîtrise ayant été largement dépassé, j'ai dû interrompre mes travaux et déposer mon mémoire.
Où en sont donc mes recherches trois ans après le dépôt de mon mémoire de maîtrise en économique? Quasiment au point mort.
Ce cadre méthodologique mis au point durant la maîtrise en économique avec l'aide d'un modèle très simple d'une petite économie fermée en autarcie et sans État, il me faut l'appliquer à des modèles d'équilibre général plus complexes : le modèle d'une économie en autarcie avec État, puis le modèle d'une économie ouverte sur le reste du monde. De plus, le modèle original qui ne comporte pas de secteur monétaire doit être modifié de façon à présenter les mécanismes de gestion de la monnaie et du crédit. C'est le modèle finalement obtenu qui présentera un contexte de simulation propre à illustrer le diagnostic de la théorie de Douglas et à appliquer les politiques du crédit social, afin de voir les effets de ces politiques sur les problèmes diagnostiqués.
J'ai besoin de ressources matérielles et monétaires, pour me procurer les logiciels et les ordinateurs nécessaires, pour organiser un environnement de travail efficace. Je n'ai encore rien de tout cela. J'ai besoin de collaborateurs, d'abord parmi les créditistes, mais aussi parmi les économistes et les spécialistes en modélisation et simulation.
La tâche est grande et le temps file. J'avais 35 ans au début de mes recherches et pas d'enfant. J'ai maintenant 51 ans, quatre enfants qui sont dans l'adolescence ou sur le point de quitter l'enfance. Mon cœur de maman veut ne pas les négliger dans cette période de vie cruciale pour eux où des personnes aimantes et soutenantes doivent les accompagner dans la consolidation de l'état du moi qu'on appelle l'adulte.
Un projet d'expérimentation du Crédit social sur le terrain a débuté au Madagascar en mai dernier. Un autre doit débuter bientôt aux Philippines. Ces projets s'adressent au second volet du diagnostic de Douglas : celui de l'incapacité d'un système de financement de l'économie fondé sur une monnaie fabriquée et commercée en vue du profit de corriger le premier volet du diagnostic, ce défaut structurel du système de comptabilité des prix et des valeurs.
Tant que ces projets demeureront embryonnaires et s'appliqueront seulement à des petits producteurs et des petits consommateurs, le défaut de la comptabilité des biens de capital, qui comprennent les biens intermédiaires et les biens d'équipement, ne se posera pas et le problème de l'inflation au cœur du diagnostic de Douglas suivant le fameux théorème A+B ne se posera pas non plus.
Cependant, quand le projet couvrira un secteur de l'économie assez vaste pour comporter des entreprises de fabrication de biens intermédiaires ou de biens d'équipement, justifiant l'application d'un abaissement du niveau des prix de détail pour retirer de ces prix les coûts anciens —et déjà payés— des biens de capital, alors il sera bon de pouvoir modéliser et simuler les conditions de création de l'inflation et les conditions de la politique d'abaissement du niveau des prix qui corrigera la situation. De même, quand les activités productrices des agents économiques impliqués dans le projet auront atteint une ampleur telle qu'elles seront génératrices de profit, au sens réel où Douglas le définit, alors il sera bon de pouvoir modéliser et simuler les conditions de génération de ce profit réel et les conditions de répartition des gains de productivité à l'ensemble de la population concernée. D'autres scénarios joignant les deux politiques permettront de moduler l'abaissement du niveau de prix et la répartition des gains de productivité pour obtenir un fonctionnement souple et stable de l'économie.
Diane Boucher
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