La question à des milliers de trilliards : qui détient les dettes mondiales ?
Exemple:La question à plus de 2 000 milliards : qui détient cette nouvelle dette de l'Europe ?
18/06/2010 | Mise à jour : 16:27
Les banques ne se font plus confiance, car personne ne sait lesquelles sont le plus exposées au risque de défaut de la Grèce, de l'Espagne et du Portugal.
FRANCFORT — C'est un mystère à 2 000 milliards d'euros. Ce chiffre représente la somme prêtée par des banques étrangères et autres établissements financiers à des institutions publiques et privées de Grèce, d'Espagne et du Portugal. Ces trois pays sont dans un tel bourbier économique qu'analystes et investisseurs estiment qu'une portion importante de cette dette ne sera jamais remboursée.
Le problème est malheureusement que personne — ni les investisseurs, ni les régulateurs, ni même les banquiers euxmêmes — ne sait quelles sont les banques assises sur les plus grosses montagnes de ces créances douteuses. Cette incertitude, comme toujours en temps de crise économique, a parfois semblé geler un système financier européen déjà fragilisé. Au début du mois de mai, les banques du Vieux Continent, qui détiennent apparemment la moitié de cette dette pharaonique, ont quasiment cessé de se prêter de l'argent. C'est un signe de l'extrême dangerosité de la situation.
Aujourd'hui, alors que les États voient leurs ressources grevées et que les économies européennes inspirent de moins en moins confiance, certains estiment que la meilleure chose à faire pour les banques du continent est de mesurer l'étendue des dégâts avec rigueur et transparence. Tant que cela n'aura pas été fait, personne ne pourra s'attaquer avec efficacité aux problèmes croissants de l'Europe.
Avant le déferlement de la crise grecque, les investisseurs se préoccupaient peu des sommes prêtées par les établissements financiers européens à l'étranger. Leur vulnérabilité face à des économies aussi faibles que celles de la Grèce et du Portugal a donc créé la surprise.
"Tout le monde savait que les dettes étaient très importantes", déclare Nick Matthews, économiste en chef pour l'Europe de la Royal Bank of Scotland et coauteur du rapport qui établit le montant des sommes dues par les trois pays incriminés "Mais la plupart des gens n'imaginaient pas que les banques étaient à ce point exposées."
L'inquiétude s'est rapidement propagée au-delà des obligations souveraines émises par ces trois États, ainsi que par l'Irlande et l'Italie, elles aussi gravement endettées. Désormais, la dette privée de ces pays soulève aussi des interrogations, car, lorsque les taux d'intérêts augmentent pour l'État, ils grimpent aussi pour les entreprises. Le 31 mai, la Banque centrale européenne (BCE) a lancé un avertissement : la récession et la hausse du montant des traites peuvent conduire à l'insolvabilité des entreprises.
L'institution de Francfort estime que les plus grandes banques du continent vont passer 123 milliards d'euros de provision pour créances douteuses cette année, puis 105 milliards l'an prochain. Ces sommes seront toutefois compensées par des plus-values réalisées ailleurs.
Selon les analystes de la Royal Bank of Scotland, sur les 2 200 milliards d'euros prêtés par les banques et établissements financiers étrangers à la Grèce, au Portugal et à l'Espagne, 567 milliards constituent la dette souveraine, tandis que 534 autres milliards correspondent à des emprunts des entreprises privées hors secteur bancaire. Les 1 000 milliards restants sont des prêts interbancaires. La crise a débuté en Grèce, mais l'Espagne et son secteur privé ont emprunté bien davantage.
Hormis ces éléments, on connaît très mal le détail de ces emprunts, qui représentent 22 % du PIB européen.
Le 7 mai, le coût, pour les banques européennes, de l'assurance contre le défaut de remboursement a atteint un niveau supérieur à celui constaté après l'effondrement de Lehman Brothers aux États- Unis. Les dirigeants de la BCE ont souligné que la flambée des primes de risque mettait en péril leur capacité à contrôler les taux d'intérêt.
Trois jours plus tard, l'UE et le Fonds monétaire international adoptaient un plan de secours de 750 milliards d'euros. Dans le même temps, et pour la première fois de son histoire, la BCE achetait des bons du trésor pour éviter une liquidation des dettes souveraines, grecque, espagnole et autre.
Il demeure presque impossible de savoir quels établissements sont les plus concernés par les difficultés d'Athènes et éventuellement d'autres pays.
Leurs autorités de régulation respectives savent quels actifs sont détenus par quelles banques dans leur pays. Mais elles rechignent à partager l'information au-delà des frontières. Lucas Papademos, vice-président de la BCE, a déclaré le 31 mai qu'un petit nombre de banques "s'appuyaient excessivement" sur ses lignes de crédit d'urgence.
Mais M. Papademos, dont le mandat s'est achevé le 1er juin, a refusé d'en dire davantage. "Le marché ne sait pas vraiment où se situe le risque réel", explique Nicolas Véron, économiste à Bruxelles. "Tant qu'il n'y aura pas un semblant de transparence, la confiance dans le système bancaire ne sera pas restaurée."
Raphael Minder a contribué à ce reportage depuis Madrid.
Mais qui est vraiment derrière tout ce système fou et absurde ?
L'Argent Dette 2 : Promesses Chimériques
Quand tout cela prendra-t-il fin ?
Comment sommes-nous arrivés à une situation où il n'y a jamais eu autant de richesse matérielle ni de productivité, et où pourtant tout le monde est endetté
Et voilà que soudain les banquiers n'ont plus d'argent et que nous, les contribuables, devons les renflouer en nous endettant encore d'avantage !
L'Argent Dette II (LAD2) explore l'arithmétique déroutante, frauduleuse et destructrice du système monétaire qui nous tient en otages par une dette
... et envisage des systèmes novateurs d'avenir.
L'Argent Dette 2 : Promesses Chimériques
L'Argent Dette : La révision
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« À travers les âges, avec leurs manigances, les hommes rusés ont fait de l'argent un outil pour parvenir à leurs vils objectifs.
Avec l'apparition de l'entreprise privée, l'argent utilisé comme moyen de repousser les limites du troc a permis au tricheur d'exploiter l'honnête homme qui,
E.C. Reigel (1879-1953) théoricien monétaire et défenseur des consommateurs
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A maintenant 98 ans, notre seul prix Nobel d'économie Français vous invite à vous interroger, peut-être soulevera-t-il chez vous ces sentiments d'injustice et
« Cette ignorance et surtout la volonté de la cacher grâce à certains médias dénotent un pourrissement du débat et de l'intelligence, par le fait d'intérêts
Question clé : quelle est la liberté véritable des grands médias ? Je parle de leur liberté par rapport au monde de la finance tout autant qu'aux sphères de la politique.
Deuxième question : qui détient de la sorte le pouvoir de décider qu'un expert est ou non autorisé à exprimer un libre commentaire dans la presse ?
Dernière question : pourquoi les causes de la crise telles qu'elles sont présentées aux Français par ces personnalités invitées sont-elles souvent le signe
• Maurice Allais. Prix Nobel d'économie.
Extrait de "Lettre aux Français : Contre les tabous indiscutés" Marianne n°659, 5 Décembre 2009
Article complet et discussion à suivre ici: etienne.chouard.free.fr/forum/viewtopic.php?pid=8049#p8049
A consulter également: lacrisedesannees2010.com/article-la-crise-scenario-pour-2010-42124131.html
et www.pavie.ch
Le problème des dettes publiques
(Article d'Alain Pilote, paru dans Vers Demain de juin-juillet 1986.)
Tous les pays du monde sont actuellement aux prises avec un problème d'endettement. En 2004, la dette du gouvernement canadien dépasse les 500 milliards $, et celle des Etats-Unis dépasse les 7000 milliards $. Pourquoi tous les pays sont-ils endettés? C'est bien simple: c'est que dans le système actuel, tout argent vient au monde sous forme de dette, et qu'il est impossible de rembourser la dette totale du pays. Cela peut facilement être démontré de façon mathématique, comme le démontre l'exemple qui suit.
L'Ile des Naufragés
Dans toute société, le système économique peut être divisé en deux: système producteur et système financier. C'est l'exemple de la parabole de L'Ile des Naufragés, de Louis Even: d'un côté, cinq naufragés sur une île, qui produisent les différentes choses nécessaires à la vie; et de l'autre, un banquier qui leur prête de l'argent. Pour simplifier notre example, disons qu'il y a un seul; emprunteur au nom de toute la communauté, que nous appellerons Paul.
Paul décide, au nom de la communauté, d'emprunter du banquier un montant suffisant pour faire marcher l'économie sur l'île, disons 100 $, à 6% d'intérêt. A la fin de l'année, Paul doit rembourser l'intérêt de 6% à la banque, soit 6 $. $100 moins 6 $ = 94 $, il reste donc 94 $ en circulation sur l'île. Mais la dette de 100 $ demeure. Le prêt de 100 $ est donc renouvelé, et un autre 6 $ doit être payé à la fin de la deuxième année. 94 $ moins 6 $, il reste 88 $ en circulation. Si Paul continue ainsi à payer 6 $ d'intérêt à chaque année, au bout de 17 ans, il ne restera plus d'argent sur l'île. Mais la dette de 100 $ demeurera, et le banquier sera autorisé à saisir toutes les propriétés des habitants de l'île.
La production de l'île avait augmenté, mais pas l'argent. Ce ne sont pas des produits que le banquier exige, mais de l'argent. Les habitants de l'île fabriquaient des produits, mais pas d'argent. Quand bien même les cinq habitants de l'île travailleraient jour et nuit, cela ne fera pas apparaître un sou de plus en circulation. Seul le banquier a le droit de créer l'argent. Il semblerait donc que pour la communauté, il n'est pas sage de payer l'intérêt annuellement.
Reprenons donc notre exemple au début. A la fin de la première année, Paul choisit donc de ne pas payer l'intérêt, mais de l'emprunter de la banque, augmentant ainsi le prêt à 106 $. (C'est ce que nos gouvernements font, puisqu'ils doivent emprunter pour payer seulement l'intérêt sur la dette.) «Pas de problème, dit le banquier, cela ne représente que 36¢ de plus d'intérêt, c'est une goutte sur le prêt de 106 $!» La dette à la fin de la deuxième année est donc: 106 $ plus l'intérêt à 6% de 106 $ — 6,36 $ — pour une dette totale de 112,36 $. Au bout de 5 ans, la dette est de 133,82 $, et l'intérêt est de 7,57 $. «Pas si mal, se dit Paul, l'intérêt n'a grossi que de 1,57 $ en 5 ans.» Mais quelle sera la situation au bout de 50 ans?
Dette impayable
La dette augmente relativement peu les premières années, mais augmente ensuite très rapidement. A remarquer, la dette augmente à chaque année, mais le montant original emprunté (argent en circulation) demeure toujours le même: 100 $. En aucun temps la dette ne peut être payée, pas même à la fin de la première année: seulement 100 $ en circulation et une dette de 106 $. Et à la fin de la cinquantième année, tout l'argent en circulation (100 $), n'est même pas suffisant pour payer l'intérêt sur la dette: 104,26 $.
Tout l'argent en circulation est un prêt, et doit retourner à la banque grossi d'un intérêt. Le banquier crée l'argent et le prête, mais il se fait promettre de se faire rapporter tout cet argent, plus d'autre qu'il ne crée pas. Seul le banquier crée l'argent: il crée le capital, mais pas l'intérêt (Dans l'exemple plus haut, il crée 100 $, mais demande 106 $). Le banquier demande de lui rapporter, en plus du capital qu'il a créé, l'intérêt qu'il n'a pas créé, et que personne n'a créé.
La dette publique est faite d'argent qui n'existe pas, qui n'a jamais été mis au monde, mais que le gouvernement s'est tout de même engagé à rembourser. C'est un contrat impossible, que les financiers représentant comme un «contrat saint» à respecter, même si les humains dussent en crever.
L'intérêt composé
L'augmentation soudaine de la dette après un certain nombre d'années s'explique par l'effet de l'intérêt composé. A la différence de l'intérêt simple, qui est payé seulement sur le capital original emprunté, l'intérêt composé est l'intérêt payé à la fois sur le capital et sur l'intérêt non payé, qui s'additionne au capital.
En mettant sur un graphique la dette cumulative des cinq habitants de l'île, où la ligne horizontale est graduée en années, et la ligne verticale graduée en dollars, et en joignant tous les points obtenus pour chaque année par une ligne, nous obtenons une courbe qui permet de mieux voir l'effet de l'intérêt composé et la croissance de la dette:
La pente de la courbe augmente peu durant les premières années, mais s'accentue rapidement après 30 ou 40 ans. Les dettes de tous les pays du monde suivent le même principe et augmentent de la même manière. Etudions par exemple la dette du Canada.
La dette du Canada
La dette fédérale est la somme de tous les déficits budgétaires depuis que le Canada existe (Confédération de 1867). Ainsi, le déficit pour l'année 1996, 32,7 milliards $, s'ajoute à la dette de 1995, 543 milliards $, pour une dette totale de 575 milliards $ en 1996. (Si la dette fédérale a diminué depuis ce temps, c'est que cette dette a été transférée aux provinces, car la dette totale ne peut que continuer d'augmenter.)
La dette a augmenté sensiblement à la fin des deux guerres mondiales de 1914-1918 et 1939-1945, ce qui peut s'expliquer par le fait que le gouvernement dut emprunter de grandes sommes d'argent pour sa participation à ces deux guerres. Mais ces augmentations de la dette n'ont rien de comparable à la hausse phénoménale des vingt dernières années, alors que la dette passait de 24 milliards $ en 1975 à 224 milliards $ en 1986, puis à 575 milliards $ en 1996, alors que le Canada était en temps de paix et n'a pas eu à emprunter pour la guerre.
C'est l'effet de l'intérêt composé, comme dans l'exemple de l'Ile des Naufragés. Dans cet exemple, le taux d'intérêt demeurait à 6%; si ce taux augmente, la dette augmentera encore plus rapidement (on se souviendra qu'en 1981, les taux d'intérêts avaient atteint un sommet de 22%).
Il existe une grande différence entre des taux de 6%, 10%, ou 20%, quand on parle d'intérêt composé. Ainsi, si vous empruntez $1.00 à intérêt composé, voici ce que vous aurez à payer au bout de 100 ans:
à 1%.............................2,75 $
à 2%...........................19,25 $
à 3%.........................340,00 $
à 10%...................13 809,00 $
à 12%..............1 174 405,00 $
à 18%.............15 145 207,00 $
à 24%...........251 799 494,00 $
A 50%, il n'y aurait pas assez d'argent dans le monde entier pour payer votre emprunt d'un dollar! Un autre exemple de l'intérêt composé: un sou (1¢) emprunté à 1% au temps du Christ (1er janvier de l'an 1) aurait donné en 1986 une dette de 3,8 millions $. A 2%, on devrait, non pas le double seulement, mais 314 millions de fois ce montant: 1,2 suivi de 12 zéros (un milliard de millions!).
Il existe une formule pour savoir dans combien de temps un montant double à intérêt composé, c'est la «Règle de 72»: Vous divisez 72 par le taux d'intérêt choisi, et cela vous donne le nombre d'années. Par exemple, à 10%, ça prend 7,2 ans pour que le montant double (72 divisé par 10).
Dans son rapport de novembre 1993, le vérificateur général du Canada disait que sur la dette nette de 423 milliards $ accumulée par le gouvernement canadien de 1867 à 1992, seulement 37 milliards $ avaient été dépensés pour des biens et services, alors que le reste (386 milliards $, ou 91% de la dette) consistait en frais d'intérêt, ce qu'il a coûté au gouvernement pour emprunter ce 37 milliards $ (c'est comme si le gouvernement avait emprunté ce 37 milliards $ à un taux de 1043%!). En novembre 1995, une étude du Mouvement Desjardins arrivait à la même conclusion: sur la dette fédérale de 543 milliards $ en date du 31 mars 1995, 487 milliards $ (ou 90%) sont le résultat d'intérêts composés. En d'autres mots, le capital dépensé pour des biens et services a déjà été remboursé plus de dix fois!
Tout cela pour démontrer que tout intérêt demandé sur de l'argent créé, même à un taux de 1%, est de l'usure, un vol, une injustice.
La dette des Etats-Unis suit la même courbe que celle du Canada, mais avec des nombres dix fois plus gros:
Comme c'était le cas pour le Canada, les premières hausses significatives de la dette publique des Etats-Unis ont eu lieu durant les périodes de guerre: Guerre Civile américain (1861-65), Première et Deuxième Guerres mondiales. De 1975 à 1986, la dette est passée de 533 milliards $ à 2073 milliards $. En 2004, cette dette atteint les 7000 milliards $. Pour la même période, 1975-1986, la dette du Canada a donc augmenté plus rapidement que celle des Etats-Unis (9,3 fois pour le Canada, contre 3,8 fois pour les Etats-Unis). L'explication: les taux d'intérêts étaient plus hauts au Canada durant la même période.
Qu'est-ce qu'un milliard?
Quand nous parlons de millions et de milliards, nous parlons de très grosses sommes, qui sont peut-être difficiles à se représenter: Il y a un milliard de secondes, la première bombe atomique n'avait pas encore fait explosion. Il y a un milliard de minutes, le Christ était encore sur la terre. Et pour dépenser un milliard de dollars, un client devrait dépenser 100 $ à la minute pendant 19 ans.
Mais quand nous parlons de la dette des Etats-Unis, ce n'est pas de milliards qu'il faut parler, mais de milliers de milliards, ou trillions (1 suivi de 12 zéros). En 1986, la dette des Etats-Unis était de 2 trillions $. 2 trillions de billets de 1 $ placés bout à bout feraient 186 millions de milles de long (300 millions de kilomètres), soit de la terre au soleil aller-retour. Si une personne avait à dépenser 2 trillions $ à un taux de 1900 $ à la minute, cela lui prendrait 2000 ans. En 1981, lorsque la dette des Etats-Unis atteignit le cap du premier trillion de dollars, le Président Reagan illustra ce chiffre par cette comparaison: «Si vous aviez dans votre main une pile de billets de 1000 $ de seulement 4 pouces (10 cm) de hauteur, vous seriez millionnaire. Un trillion de dollars représente une pile de billets de 1000 $ de 67 milles (107 kilomètres) de hauteur.»
La pointe de l'iceberg
Si les dettes des gouvernements représentent des sommes énormes, elles ne représentent que la pointe de l'iceberg: en plus des dettes publiques, il existe aussi les dettes privées (individus et compagnies)! Ainsi, en 1994, la dette totale du Canada était de 2800 milliards $, avec moins de 600 milliards $ d'argent en circulation. Et et 1992, aux Etats-Unis, la dette publique était de 4000 milliards $ (4 trillions $), et la dette totale, 16 trillions $, avec seulement 950 milliards $ d'argent en circulation.
Le service de la dette
En 1996, le gouvernement canadien a dépensé 49 milliards $ pour payer l'intérêt sur la dette, soit environ un tiers des revenus du gouvernement. Pour financer cette dette, le gouvernement émet des obligations, dont la très grande partie est achetée par les banques et autres institutions financières.
Concernant la vente de ces obligations aux banques, le gouvernement est un vendeur imbécile: il ne vend pas ses obligations aux banques, il en fait cadeau, puisque ces obligations ne coûtent absolument rien aux banques, car elles créent l'argent pour les acheter. Non seulement les banques obtiennent ces obligations pour rien, mais elles en retirent de l'intérêt (payé par les taxes des contribuables).
Est révélateur sur ce sujet l'échange qui eut lieu entre M. Wright Patman (photo de gauche), Président du Comité de la Chambre des Représentants des Etats-Unis sur la Banque et le Numéraire, et M. Marriner Eccles (photo de droite), Président de la «Federal Reserve Board» (Banque centrale des Etats-Unis), le 30 septembre 1941, au sujet de la création de 2 milliards $ par la «Réserve Fédérale»:
Patman: «Où avez-vous pris l'argent pour acheter ces 2 milliards $ d'obligations du gouvernement?»
Eccles: «Nous les avons créés.»
Patman: «Avec quoi?»
Eccles: «Avec le droit d'émettre du crédit, de l'argent.»
Patman: «Et il n'y a rien d'autre en arrière, sauf le crédit du gouvernement.»
Eccles: «Nous avons les obligations du gouvernement.»
Patman: «C'est exact, le crédit du gouvernement.»
La solution: un argent sans dette créé par la société
Cela nous met sur la piste de la solution au problème de la dette: si les obligations sont basées sur le crédit du gouvernement, pourquoi le gouvernement a-t-il besoin de passer par les banques pour faire usage de son propre crédit?
voir aussi: Thomas Edison
Ce n'est pas le banquier qui donne la valeur à l'argent, mais le crédit du gouvernement, de la société. La seule chose que fait le banquier dans cette transaction, c'est d'apporter une écriture, des chiffres, qui permettent au pays d'utiliseer sa propre capacité de production, de faire usage de ses propres richesses.
L'argent n'est pas autre chose que cela: un chiffre. Un chiffre qui donne droit aux produits. L'argent n'est qu'un signe, une création de la loi (Aristote). L'argent n'est pas la richesse, mais le signe qui donne droit à la richesse. Sans produits, l'argent n'a aucune valeur. Alors, pourquoi payer pour des chiffres? Pourquoi payer pour ce qui ne coûte rien à fabriquer?
Et puisque cet argent est basé sur la capacité de production de la société, cet argent appartient aussi à la société. Alors, pourquoi la société devrait-elle payer les banquiers pour l'usage de son propre argent? Pourquoi payer pour l'usage d'un bien qui nous appartient? Pourquoi le gouvernement n'émet-il pas directement son argent, sans passer par les banques?
Pas d'inflation
«Oui mais, de l'argent fait par le gouvernement, ça va faire de l'inflation!» s'empresseront de dire les économistes.
Pour qu'il y ait inflation, il faut qu'il y ait plus d'argent émis que de produits. C'est ce qui est arrivé dans le cas des marks allemands en 1923 et des assignats français de Law en 1790, juste avant la Révolution française (deux exemples que les économistes aiment bien citer pour prouver que l'argent fait par le gouvernement serait cause d'inflation). Ces gouvernements savaient parfaitement bien qu'il y avait plus d'argent que de produits, et que cela allait causer de l'inflation, mais ils ont continué d'émettre de l'argent quand même. C'était une mauvaise comptabilité, et ce n'est pas du tout ce que le Crédit Social propose.
Quand le Crédit Social parle d'argent fait par le gouvernement, cela ne veut pas dire que l'argent doit être émis n'importe comment, selon les caprices des hommes au pouvoir: cela veut dire que l'Etat (par un organisme indépendant, qui pourrait très bien être la Banque du Canada), agirait vis-à-vis du volume de l'argent comme un comptable de la production totale du pays.
Ce que le Crédit Social propose, c'est une comptabilité juste, une expression financière exacte des réalités économiques: exprimer la production par un actif, et la destruction, la consommation par un passif, soit garder un équilibre, une relation constante entre l'argent et les produits: ce rapport étant toujours le même, l'argent garderait toujours sa même valeur, et l'inflation serait impossible. Autant d'argent que de produits: c'est la règle d'or pour éviter l'inflation.
Et puisque l'argent n'est qu'une affaire de comptabilité, c'est un résultat très facile à obtenir, il n'y a qu'à ajuster les chiffres au niveau de la production. Point n'est besoin de contrôles du gouvernement sur la production pour atteindre ce but, le gouvernement n'a qu'à agir selon les statistiques de la production: créer l'argent au rythme de la production, et le retirer de la circulation au rythme de la consommation. (Ce retrait de l'argent se ferait par un mécanisme d'escompte sur les prix, qui est l'opposé de l'inflation, ou hausse des prix.)
Le comptable n'est pas propriétaire de l'argent qu'il compte, il tient les livres. Il ne crée pas les faits, il les relève: l'Etat n'aurait donc rien à avoir avec les choix des citoyens, avec ce que les producteurs font ou ne font pas, ni avec ce que les consommateurs choisissent ou rejettent.
En soi, l'argent émis par le gouvernement n'est pas plus inflationniste que celui des banques, car c'est le même argent, garanti par le même gouvernement, basé sur la même capacité de production du pays pour répondre aux besoins des mêmes citoyens de ce pays. Au contraire, la première cause d'inflation, c'est justement l'argent créé sous forme de dette par les banques: l'inflation, ce sont les prix qui augmentent. Or, l'obligation pour les compagnies et gouvernements qui empruntent de ramener à la banque plus d'argent qu'il en est sorti oblige les compagnies à gonfler leurs prix, et les gouvernements à gonfler leurs taxes. Les gouvernements essaient de combattre l'inflation en haussant les taux d'intérêt, ce qui fait hausser les prix... et hausser l'inflation...
Si on admet que la création de l'argent est possible à une autorité inférieure (les banques), pourquoi ne serait-elle pas possible à l'autorité souveraine du pays? Qu'est-ce qui empêche, qui interdit au gouvernement de le faire? On accepte que les banques créent l'argent, mais on refuse ce droit au gouvernement. Le gouvernement se refuse un privilège qu'il accorde lui-même aux banques: c'est le comble de l'imbécilité.
Rembourser ou effacer la dette?
Certains diront que si on ne veut pas s'endetter, on n'a qu'à ne pas emprunter. Mais comme on l'a vu au début de cet article, si personne n'empruntait d'argent de la banque, il n'y aurait tout simplement pas un sou en circulation, puisque tout l'argent est créé par les banques sous forme de prêt. Seulement pour maintenir le même niveau d'argent en circulation, il faut s'endetter à perpétuité. D'ailleurs, il n'existe même pas assez d'argent dans la pays pour payer la dette fédérale... sans tenir comptes des dettes des provinces, des compagnies, et des consommateurs!
Comment espérer se sortir de dette lorsque tout l'argent pour payer la dette est créé en créant une dette? Dans le système actuel, faire des coupures pour réduire le déficit et tenter de rembourser la dette, c'est absurde et même criminel, puisque cela ne fait que rendre l'argent plus rare. Loin d'apporter la prospérité, cela amènerait une crise économique sans précédent. L'argent pouvant être considéré comme étant la sang de la vie économique, ça serait comme vider l'organisme économique de son sang, et entraîner la mort à brève échéance.
Citons encore l'échange entre MM. Patman et Eccles, au Comité de la Chambre des Représentants des Etats-Unis sur la Banque et le Numéraire, le 30 septembre 1941:
Patman: «Vous avez déclaré que les gens devraient payer leurs dettes au lieu de dépenser leur argent. Vous vous rappelez de cette déclaration, je suppose?»
Eccles: «C'était en rapport avec les achats à crédit.»
Patman: «Croyez-vous que les gens devraient payer leurs dettes quand ils le peuvent, généralement?»
Eccles: «Je pense que cela dépend en grande partie de l'individu; mais, bien sûr, s'il n'y avait pas de dette dans notre système monétaire...»
Patman: «C'est la question que je voulais vous demander.»
Eccles: «Il n'y aurait plus du tout d'argent.»
Patman: "Supposons que tout le monde paie ses dettes, il n'y aurait plus d'argent pour faire marcher les affaires?»
Eccles: «C'est exact.»
Patman: «En d'autres mots, notre système est basé entièrement sur la dette.»
S'acquitter d'une dette est simple justice si la dette est juste. Dans le cas de la dette publique, la justice est de ne point faire de dette, tout en développant le pays. Premièrement, cesser de bâtir des dettes, et pour la dette existante, les seules obligations à reconnaître seraient celles des épargnants, de ceux qui n'ont pas le pouvoir de créer l'argent. La dette diminuerait au cours des années, au fur et à mesure que les obligations viendraient à échéance.
Le gouvernement honorerait intégralement les seules dettes dont l'origine représente un déboursé réel de la part du créancier: obligations acquises par les individus, et non pas les obligations acquises par l'argent créé par les banquiers, qui ne sont que des dettes fictives, créées d'un trait de plume.
Ces dettes dues aux banquiers, le gouvernement n'aurait qu'à les effacer, ce qui signifierait l'effacement immédiat de la plus grande partie des dettes du Canada et des autres pays développés, et pratiquement la totalité des dettes des pays du Tiers-Monde). Les banques ne perdraient absolument rien, puisque c'est elles-mêmes qui avaient créé cet argent, qui n'existait pas avant.
On voit donc que le Pape Jean-Paul II a tout à fait raison de demander l'abolition des dettes publiques pour le Jubilé de l'an 2000. Dans sa lettre apostolique sur la préparation de ce Jubilé, le Saint-Père dit que, dans l'esprit du Livre du Lévitique (25, 8-28), il faut penser à «une réduction importante, sinon à un effacement total, de la dette internationale qui pèse sur le destin de nombreuses nations.» Dans ce livre de l'Ancien Testament, il est fait mention de l'année du jubilé qui était célébrée par les Israélites à tous les cinquante ans, et où toutes les dettes étaient effacées.
* * *
Les gouvernements, malgré leurs déclarations souvent stupides, sont parfaitement au courant de l'iniquité de la création de l'argent par des compagnies privées, mais ils n'osent pas faire face à cette puissance, par manque d'appui du peuple.
La seule chose qui manque, c'est l'éducation du peuple, pour lui démontrer la fausseté, l'absurdité et l'injustice du système financier actuel, et l'urgence pour le gouvernement de créer lui-même son argent, au lieu de l'emprunter des banques. Seul Vers Demain dénonce le système actuel et apporte la solution; c'est donc Vers Demain que la population doit étudier. Et pour cela, il faut abonner tout le monde à Vers Demain.
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