mardi 24 août 2010

Mordor mondialiste

A l'ombre des tours du Mordor


Tout citoyen libre foulant la terre de ses ancêtres avec fierté ne peut être que souverainiste dans son cœur. Cela étant, il faut qu'il redouble de vigilance s'il entend opposer quelque résistance au dragon fou du nouvel ordre mondial qui veut imposer sa loi aux plus faibles au mépris des lois internationales et de l'autodétermination des nations souveraines.

L'empire ne peut tolérer que dans son cercle d'influence quelque chose lui échappe.

Pour régner, il divise, pour faire triompher sa justice, il prétend l'internationaliser, pour répandre sa manne humanitaire, il occupe, pour fertiliser les terres qui résistent, il les bombarde et les pollue. Il enrichit ses riches et appauvrit l'uranium, il exerce ses armées en situation réelle et se fait payer son engagement par les populations meurtries, il prétend agir sur ordre de la communauté internationale en lui dictant les ordres qu'il désire recevoir.

Depuis la chute du mur de Berlin, le bombardement de la Serbie, le sightseeing tour avorté en Somalie, l'occupation de l'Afghanistan et de l'Irak et finalement le soutien à des soulèvements populaires dans la sphère d'influence russe, l'empire bande régulièrement son muscle, impose sa « pax americana », bafoue des libertés, défend ses intérêts géopolitiques. Et les multiples nains de jardin qui entourent toujours le géant impérial, embouchent le clairon de ses conquêtes, prennent ses tanks en marche et s'agglutinent sous les ailes de ses bombardiers.

Le nombre, toujours le nombre.

La meute qui dépèce la carcasse du gibier vaincu.

Et encore personne pour juger les atrocités du très britannique « Bomber Harris » à Dresde, en 1945, personne pour juger les champignons vénéneux et leurs spores mortels à Nagasaki et Hiroshima, personne pour appeler le général Westmoreland et son Napalm à la barre des accusés, pour juger le comportement des casques bleus au Rwanda, au Timor et au Kosovo.

Car l'empire est la justice.

Malheur au vaincu, il sera condamné ! Vive le vainqueur, il condamnera. Il condamnera le vaincu à ramper dans la poussière, à s'auto flageller, à répercuter son mea culpa sur tous les écrans dévoyés du cirque médiatique. Il définira le bien et le mal et déniera tous ses droits au « mal » par lui décrété, après l'avoir savamment déshumanisé. Il ne restera plus, à celui-ci, que le triste sort de cirer les bottes qui l'écrasent, de faire reluire le joug qui lui courbe l'échine, d'offrir de temps en temps un bouc émissaire au rite sacrificiel purificateur qu'exige de lui la vindicte internationale.

Oh, l'empire sait être magnanime, tant que l'on ne vient pas déranger ses cercles. Il peut fermer les yeux sur la plantation et le commerce d'opium, les ventes d'armes, la traite des humains et quelques menus génocides réparateurs. Pour cela, il suffit à ses valets de faire allégeance, de se rendre utile, d'être l'un des maillons forts par lesquels l'empire enchaîne les nations à ses intérêts particuliers.

A chaque conflit, à chaque félonie, l'empire se rapproche des sources énergétiques, rend plus sûr l'acheminement du pétrole vers ses industries assoiffées d'or noir. S'il doit, pour cela, fouler des pieds quelques principes et quelques droits nationaux, qu'importe, puisqu'il détient le droit suprême, celui du plus fort.

La Serbie fut, dans l'histoire récente, le premier des peuples souverains à subir le courroux de l'empire. Elle y perdit son honneur, son cœur géographique, son berceau culturel. Elle fut mise au ban de la société, salie, méprisée, jetée à la vindicte des lansquenets de l'empire, son sol fut violé, sa mémoire enterrée vivante.

A un certain moment de l'histoire, le simple fait d'appartenir à cette race honnie était déjà un crime et méritait châtiment.

Ainsi, sur les gravats du conglomérat ethnique façonné par Tito, sur les ruines fumantes de centaines de couvents orthodoxes partis en fumée lors d'opérations punitives d'étranges « victimes », se construisit, sous l'œil attentif de la très chrétienne et très veule Union, le premier état musulman d'Europe. Jouant de la mafia locale et du pogrom, l'empire transforma une province en nation, tête de pont bienvenue sonnant le retour du califat dans les Balkans. Les combattants d'Allah, que le nouvel ordre mondial désigne depuis comme l'ennemi public numéro un, furent hissés à l'état d'indépendance par ce même ordre mondial, au Kosovo et en Bosnie.

Mais l'empire n'est pas à une contradiction près. Ce qui guide ses actions politiques, n'est pas la justice, ce qui l'anime n'est pas le respect, ce qui cire le bruit de ses bottes n'est pas la dignité. L'empire ne saurait se contenter du pouvoir, il veut le contrôle absolu.

L'empire, c'est l'avènement, sur les pauvres restes des états nations avachis, d'un dogme socialo-libéral prônant le relativisme de toutes les valeurs pour ne pas avoir à se justifier devant le tribunal de la vérité.

La Serbie, l'Afghanistan et l'Irak furent ses jouets de choix. D'autres encore suivront dans le futur.

Oh, ce n'est pas que ces pays bombardés ou occupés seraient plus blancs que les autres, plus innocents de la cruauté déchirant les entrailles de leur population et gorgeant leur terre de sang. Ce n'est pas qu'ils n'eussent compté et compteront encore quelques fieffés coquins dans leurs rangs. Mais ils devraient avoir le droit, auraient dû l'avoir, de pouvoir s'auto déterminer autrement que sous la pression des bombes et des légions de l'empire. Car si ces états dits félons, selon le diktat internationaliste, ont mérité l'enfer, le paradis n'a pas mérité les USA.

Deux poids, deux mesures, deux intérêts distincts, une seule vérité imposée par la force, l'éternelle danse macabre du pouvoir.

Car, depuis toujours, pour avoir une chance de subsister, dans l'histoire, lorsqu'on est plus faible, il ne faut pas faire d'histoires.

Pour avoir des droits, il faut dire oui de la tête quand le cœur dit non.

Pour gagner la liberté de ne pas penser, il faut penser juste, c'est-à-dire comme tout le monde.

Pour gagner le droit de s'attacher à un lieu, il faut que celui-ci devienne commun.

Le cas de l'ex Yougoslavie fut un laboratoire complaisant pour le phénix de l'OTAN renaissant des cendres froides de l'ancienne bipolarisation du monde. Elle fut un terrain d'exercice idéal pour les marchands de mort et les vendeurs de bonne conscience.

A y regarder de plus près, la Suisse a beaucoup à apprendre de cet exemple malheureux.

Elle aussi s'accroche à sa souveraineté, à son droit à l'autodétermination à l'intérieur d'un jeu subtil d'équilibre entre entités linguistiques et ethniques diverses.

Elle aussi a eu le malheur d'irriter l'empire et a dû ramper vers son Canossa, dans l'affaire des fonds en déshérence. Elle aussi se voit menacée, si elle n'obéit pas au droit des autres, et à l'œil, si ce n'est pas au prix coûtant.

Le pire, c'est que les élites qui gouvernent ce pays ont peur de l'empire, qu'ils veulent se soumettre et commencent à lever des impôts, à l'intérieur même de leurs frontières, pour satisfaire à sa faim dévorante.

A mon grand regret et à ma très grande honte, la Suisse maintient même un ridicule « corps expéditionnaire » au Kosovo pour faire bonne figure. Mais l'espoir est permis tant qu'il y a de l'opposition à cette occupation dite « pacifique et humanitaire » qui ne sert en fait qu'à maintenir en place un système mafieux, plaque tournante de la traite des humains, de la drogue et de la vente d'armes.

La Suisse avait jusqu'à présent le mérite de refuser le nouvel ordre mondial, malgré l'appel des sirènes grandissant dans ses propres rangs. Une partie de son peuple se méfie toujours du grand bloc prétendument monolithique qui n'est qu'un conglomérat maintenu compact par une terre glaise dégoulinant des promesses politiques mensongères salivées par ses élites.

Mais la gangrène est plus profonde que ça : Dans le bain marie de la modernité, l'idée de la famille est corrompue, la culture réduite au rang du cassoulet en boîte, la responsabilité civile remplacée par un juridisme et un légalisme de mauvais aloi.

Quant au spirituel, il s'en est allé vers des cieux plus cléments. Face à ce vide, la semence de l'Islamisme pénètre, avec facilité et délectation, la chair gangrenée et attend que ses germes se propagent.

Bientôt, elle se repaîtra du corps putride d'un occident en décomposition que ne sauvera pas l'empilement par l'union des cadavres que sont devenus ses états nations.

Certains ont osé l'affrontement.

La Suisse s'essaye à la négociation. Quoique plus petite et donc moins dangereuse pour les intérêts de l'empire que ses victimes précédentes, elle est néanmoins soumise aux pressions de celui-ci. Grâce à un parti souverainiste déterminé, l'UDC, et à l'association pour une Suisse indépendante et neutre, elle fait barrage à l'offensive néolibérale et internationaliste de la nouvelle Europe. C'est d'ailleurs ce qu'elle fait depuis sa création, en 1291.

Dans sa longue histoire, ce petit pays alpin a côtoyé et confronté de nombreux empires qui ont disparu comme ils sont venus : dans le sang. Elle leur a survécu parce qu'elle a réussi à ne pas se renier elle-même dans sa culture, ses racines, parce qu'elle a refusé d'étancher sa soif de liberté à la fontaine trouble du communautarisme béat.

L'Union Européenne actuelle n'est qu'un valet de pied de l'empire, le paillasson aux portes du moyen orient et de l'Asie.

Voilà pourquoi les USA la veulent si vaste et si faible politiquement. Dénuée de volonté politique, de projet véritablement social, coupée de ses racines culturelles, vidée de toute spiritualité, cette carapace vide ne se met à ramper que lorsque l'empire y injecte ses gladiateurs conquérants.

Et Néron de regarder brûler le monde chrétien d'occident depuis l'autre côté de l'Atlantique. Il a transformé la planète entière en cirque et recrute spectateurs, animaux sauvages, torches vivantes, martyrs, gladiateurs et rétiaires, pour offrir au monde une apocalypse joyeuse entre Big Maquerau et Grande Pomme, le tout arrosé de Coca (sans Cola).

L'union Européenne, vaisseau amiral de sa volonté conquérante, est un navire qui se veut tellement ouvert qu'il refuse de reconnaître les vertus de l'étanchéité. Peu importe, il ne sert que de ponton échoué en eau peu profonde, à nos oncles d'Amérique, et ne doit en aucun cas pouvoir manœuvrer librement en haute mer.

Les quelques pays qui, jusqu'à présent, refusent de participer à cette grande farce, se préservent d'un cruel réveil.

En refusant d'abdiquer, de déléguer leur destin à des organes supranationaux pour devoir les subir en retour, ils font œuvre de pionnier. Ils ont décidé de choisir la voie difficile de l'individualité, de l'indépendance, de la souveraineté. Ils refusent de se renier pour entrer dans un grand machin anonyme ne servant que les intérêts de quelques grands trusts économico industriels.

Ma sympathie ira toujours vers le petit qui ose affronter le grand, l'individu qui ose s'opposer à la masse, l'imagination faisant un pied de nez aux lieux communs et la quête de vérité se frayant son chemin de croix à travers le labyrinthe de l'opinion publique.

La Suisse a toujours résisté et résiste encore, même si ses défenses sont volontairement affaiblies par une classe politique dévoyée. Espérons que d'autres nations se réveilleront et la rejoignent souverainement à la croisée des chemins.

Avant qu'il ne soit trop tard et tant qu'il y aura encore des chemins qui se croisent en dehors de la voie impériale.

 

Vive la souveraineté !

Vive l'autodétermination des peuples !

Vive la liberté !

 

Oskar Freysinger


http://www.ofreysinger.ch/index.php?option=com_content&view=article&id=33&Itemid=90

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