lundi 26 avril 2010

Défendre le Pape et l'Église

Bonjour à tous,
 
Ci-dessous ces deux LIENS pour la défense de l'Église et du Pape. Comme quoi, ici, l'histoire se répète, effectivement.
J'avais déjà entendu dire du bien du sociologue italien Massimo Introvigne. on aimerait bien en France qu'il y ait des  réactions similaires:
 
http://benoit-et-moi.fr/2010-I/0455009cf20864101/0455009d5d07ba601.html
 
http://benoit-et-moi.fr/2010-I/0455009cf20864101/0455009d3aObca311.html

 
AVE MARIA
 
R.  L .

L'histoire se répète

Un nouvel article extraordinaire de Massimo Introvigne, qui nous rappelle qu'en 1937, après la publication de l'encyclique de Pie XI Mit brennender Sorge, Goebbels avait organisé une vaste opération de propagande contre l'Eglise autour de quelques cas d'abus sexuels commis par des prêtres!!! (17/4/2010)

-> Relire: Prêtres pédophiles: un cas de "panique morale"

Les coïncidences sont tellement troublantes que l'hypothèse d'un non-complot est de plus en plus sujette à caution!
Évidemment, les outils d'aujourd'hui sont infiniment plus puissants, et les maîtres es manipulations ont bien perfectionné la technique.
Et puis, ils sont devenus nettement plus difficiles à identifier. Leur force réside dans leur anonymat.

Texte en italien sur L'Avvenire du 16 avril (grâce à Raffaella).
Ma traduction.

Goebbels et l'opération des prêtres pédophiles

En 1937, le ministre de la propagande nazi a organisé une campagne pour discréditer l'Eglise catholique, en réponse à l'encyclique "Mit brennender Sorge". Et le chef du contre-espionnage militaire allemand, Wilhelm Canaris, fit parvenir à Pie XII les documents du plan.

Massimo Introvigne
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"Il y a des cas d'abus sexuels qui sont révélés tous les jours contre un grand nombre de membres du clergé catholique.
On ne peut malheureusement plus parler de cas individuels, mais d'une crise morale collective qui n'a peut-être jamais connu dans l'histoire culturelle de l'humanité une dimension si effrayante et si déconcertante. De nombreux prêtres et religieuses se sont reconnus coupables. Il ne fait aucun doute que les milliers de cas portés à l'attention de la Justice ne représentent qu'une petite fraction du total authentique, puisque de nombreux délinquants ont été couverts et cachés par la hiérarchie".
Un éditorial paru dans un grand journal laïque de 2010? Non: un discours prononcé le 28 mai 1937 par Joseph Goebbels (1897-1945), ministre de la Propagande du IIIe Reich. Ce discours, de grande résonance internationale, est le point culminant d'une campagne lancée par le régime nazi pour discréditer l'Église catholique dans un scandale des prêtres pédophiles.
276 religieuses et 49 prêtres séculiers sont arrêtés en 1937.
Les arrestations se succèdent dans tous les diocèses allemands, de manière à toujours garder les scandales sur la première page des journaux.
Le 10 Mars 1937 avec l'encyclique Mit brennender Sorge, le Pape Pie XI (1857-1939) condamne l'idéologie nazie.
À la fin du mois, le ministère de la Propagande dirigé par Goebbels lance une campagne contre les abus sexuels des prêtres. La planification et la gestion de cette campagne sont connues grâce à des documents dont l'histoire est digne des meilleurs romans d'espionnage.
En 1937, le chef du contre-espionnage militaire allemand est l'amiral Canaris Wilhelm (1887-1945). Il est devenu graduellement anti-nazi, et a mûri les convictions qui l'amèneront à organiser l'attentat manqué contre Hitler en 1944, à la suite de quoi il sera pendu en 1945. Canaris désapprouve les manœuvres de Goebbels contre l'Église catholique et charge l'avocat Josef Müller (1878-1979) de porter à Rome une série de documents secrets sur le sujet.
À diverses reprise, Müller - avant d'être arrêté et interné dans le camp de concentration de Dachau, dont il survivra, devenant après la guerre ministre de la Justice de Bavière - apporte des documents secrets à Pie XII (1876-1958), qui demande à la Compagnie de Jésus de les étudier.
Avec l'approbation de la Secrétairerie d'État, les enquêtes sur la conspiration nazie contre l'Église sont confiées au jésuite Allemand Walter Mariaux (1894-1963), qui, après avoir animé l'organisation allemande anti-nazie Pauluskreis a été prudemment envoyé comme missionnaire au Brésil et en Argentine. Là, comme directeur de la Congrégation Mariale, il exerce son influence sur toute une génération de laïcs catholiques, y compris le célèbre penseur catholique brésilien Plinio Corrêa de Oliveira (1908-1995), qui fréquente l'un de ses groupes de Sao Paulo. Mariaux publie en 1940 à Londres en anglais, et en 1941 à Buenos Aires en espagnol, sous le pseudonyme de «Testis Fidelis», deux livres sur la persécution anti-catholique du Troisième Reich: plus de sept cents pages de documents commentés qui suscitent une grande émotion dans le monde entier.


L'expression «panique morale» n'a été forgé par les sociologues que dans les années 1970, pour identifier une alarme sociale conçue tout exprès en amplifiant les faits réels et en exagérant leur nombre à travers des statistiques folkloriques, tout en "découvrant" et présentant comme "nouveaux" des événements en réalité déjà connus et éloignés dans le temps. A la base il y a des événements réels, mais leur nombre est systématiquement déformé. Même sans disposer des outils de la sociologie moderne, Goebbels répond à l'encyclique Mit brennender Sorge de 1937 avec une opération digne d'un manuel pour créer une panique morale.
Comme toujours, dans les paniques morales, les faits ne sont pas entièrement fictifs.
Avant l'encyclique, il y avait eu en Allemagne quelques cas d'abus sur des mineurs. Mariaux lui-même reconnaissait coupable un religieux d'une école de Bad Reichenhall, un enseignant laïc, un jardinier et un concierge, condamnés en 1936, tout en notant que la peine imposée par le ministère de l'Éducation de Bavière - la révocation de l'autorisation de gérer des écoles à quatre ordres religieux - était totalement disproportionnée et se reliait à la volonté du régime d'écraser les écoles catholiques. Egalement sur le cas de plusieurs franciscains de Waldbreitbach en Rhénanie, Mariaux est ouvert à l'idée d'une culpabilité des accusés, bien que plus tard les historiens n'aient pas exclu l'hypothèse d'un montage nazi.
Les cas - très peu nombreux, mais réels - avaient conduit à une réaction très ferme de l'épiscopat.

Le 2 Juin 1936, l'évêque de Münster, le Bienheureux Clemens August von Galen (1878-1946) - l'âme de la résistance catholique au nazisme, béatifié en 2005 par Benoît XVI - fait lire une déclaration à la messe dominicale, où il exprime "la douleur et la tristesse" pour "les crimes abominables" qui "couvrent de honte notre sainte Église. "
Le 20 août 1936 après les événements de Waldbreitbach, l'épiscopat allemand publie une lettre pastorale collective dans laquelle ils "condamnent fermement" les dirigeants de l'Église et mettent l'accent sur la collaboration avec les tribunaux de l'État.
À la fin de 1936, les mesures strictes sont prises - devant quelques rares cas, parmi lesquels certains douteux - les évêques allemands semblent avoir résolu les problèmes réels.
D'une voix étouffée, les Évêques font aussi remarquer que parmi les enseignants des écoles publiques et dans l'organisation de jeunesse du régime elle-même, la Hitlerjugend, les cas de condamnations pour violences sexuelles sont beaucoup plus élevés que dans le clergé catholique.
C'est l'encyclique de Pie XI contre le nazisme qui détermine la grande campagne de 1937. Mariaux le prouve en publiant les instructions très détaillées envoyées par Goebbels, quelques jours après la publication de Mit brennender Sorge à la Gestapo, la police politique du Troisième Reich, et en particulier aux journalistes, invités à «découvrir» les affaires jugées en 1936, et même les épisodes plus anciens, les représentant en permanence au public.
Goebbels ordonne à la Gestapo de trouver des témoins pour accuser plusieurs prêtres, les menaçant d'arrestation immédiate s'ils ne coopèrent pas, même lorsqu'il s'agit d'enfants.
L'expression proverbiale "il y a un juge à Berlin", qui dans la tradition allemande indique une confiance dans l'indépendance de la magistrature face aux puissances en place, vaut aussi - dans certaines limites - pour le Troisième Reich. Sur les 325 prêtres et religieux qui ont été arrêtés après l'encyclique, seuls 21 sont condamnés. Il est presque certain que parmi eux il y a les innocents calomniés. Presque tous finissent dans les camps d'extermination, où beaucoup meurent.
La tentative de discréditer l'Église catholique à l'échelle internationale grâce à des accusations d'immoralité et de prêtres pédophiles va toutefois échouer.

© Copyright Avvenire, le 16 avril 2010

N'oublions pas que le rabbin de Rome s'est converti catholique et a pris comme prénom celui du pape qui avait aidé les juifs.

Aboutissement d'une longue recherche spirituelle personnelle, la conversion au catholicisme du Grand Rabbin de Rome, Israël Zolli, six mois après la libération de la capitale en 1945, fut vécue comme un drame par beaucoup de Juifs d'Italie.

Benjamin d'une famille juive de cinq enfants, Israël Zoller est né le 17 septembre 1881, à Brody, au sud-est de la Pologne alors autrichienne. Le père, propriétaire aisé d'une soierie à Lodz, en territoire russe se retrouve en difficulté financièrement lorsque en 1888 le Tsar décide de nationaliser toute entreprise dont les propriétaires seraient étrangers; l'usine de M. Zoller est confisquée sans compensation financière. Les fils aînés doivent chercher du travail ailleurs.
À sept ans, Israël suit l'école primaire hébraïque. Mais le goût de la connaissance religieuse lui vient principalement de son père.
En 1904, Israël quitte sa famille qu'il ne reverra en fait jamais. Tout en donnant des cours pour subvenir aux besoins des siens, il étudie la philosophie à l'université de Vienne, puis à celle de Florence où il achève un doctorat. Parallèlement, selon le souhait de sa mère, il poursuit ses études rabbiniques. Il est nommé en 1913 vice-Rabbin de Trieste alors port autrichien où les Juifs sont nombreux. Au cours de la première guerre mondiale, Israël est poursuivi par la police autrichienne comme partisan de l'Italie, car y ayant étudié. À la fin du conflit, Trieste est rattachée à l'Italie et Israël Zoller est nommé Grand Rabbin de la ville.
De 1918 à 1938, résidant toujours à Trieste, Zoller enseigne l'hébreu et les langues sémitiques anciennes à l'université de Padoue. Il maîtrise aussi bien la Bible que l'Evengile qui l'interpelle de plus en plus.
En 1938, il écrit un livre consacré à Jésus de Nazareth intitulé «Le Nazaréen».
Zoller est intellectuellement convaincu que «le Christ est le Messie ; le Messie est Dieu ; donc le Christ est Dieu», mais il n'a pas encore la foi ; celle-ci viendra sept ans plus tard.
Le rapprochement de Mussolini et de l'Allemagne hitlérienne entraîne, à la fin des années 30, des campagnes antisémites en Italie, surtout à proximité des frontières du troisième Reich.
Suite aux lois discriminatoires édictées contre les Juifs, Israël Zoller «italianise» son nom en devenant Zolli ; bientôt cependant, il est privé de sa nationalité italienne. En 1940, la communauté juive de Rome lui offre la place vacante de Grand Rabbin de la capitale, poste qu'il accepte.
En septembre 1943, après la chute de Mussolini et l'armistice signé par le roi d'Italie Victor-Emmanuel III avec les Anglo-américains, Hitler envoie des divisions allemandes occuper le nord et le centre de l'Italie. Himmler, chef suprême des S.S., juge le moment venu d'appliquer en Italie la politique d'extermination des Juifs. Il ordonne au chef des S.S. à Rome, le lieutenant-colonel Kappler, de rassembler tous les Juifs, hommes et femmes, enfants et vieillards, pour les déporter en Allemagne. Kappler profite de l'ordre de déportation pour exercer un chantage. Il convoque les deux Présidents de la communauté juive de Rome et les somme de lui remettre dans les vingt-quatre heures 50 kilos d'or, sous peine de déportation immédiate de trois cents otages juifs, dont Zolli. Le lendemain, la communauté juive n'ayant pu rassembler que 35 kilos d'or, elle demande au Grand Rabbin d'aller au Vatican pour essayer d'emprunter ce qui manque. Il parvient à entrer au Vatican, dont toutes les issues sont contrôlées par la Gestapo, par une porte dérobée à l'arrière de la Cité, et expose au Secrétaire d'État de Pie XII, sa demande d'un prêt de 15 kilos d'or, donnant comme garantie sa propre personne. En peu de temps, Zolli apprend que la quantité d'or exigée a déjà pu être recueillie, grâce à la contribution de prêtres et de nombreuses organisations catholiques.
Cependant, le Grand Rabbin s'efforce de convaincre les Juifs de Rome de se disperser pour éviter la déportation. Bientôt l'ambassadeur allemand auprès du Saint-Siège, von Weizsäcker, secrètement hostile à la politique nazie, avertit le Pape qu'Himmler a ordonné la déportation de tous les Juifs d'Italie. Pie XII permet au clergé romain d'ouvrir les sanctuaires afin de recevoir les Juifs qui viendraient s'y cacher. Zolli, dont la tête est mise à prix, vit les neuf mois suivants dans la clandestinité et parvient ainsi à échapper à la Gestapo. Mais malgré les précautions prises, dans la nuit du 15 au 16 octobre 1943, un millier de Juifs romains (sur environ 8000) sont arrêtés et déportés ; la plupart ne reviendront jamais.
Le 4 juin 1944, la ville de Rome est libérée par les forces américaines. Par décret ministériel du 21 septembre 1944, Zolli, démis de sa charge sept mois auparavant, redevient Grand Rabbin de Rome. Quelques jours après avoir officié pour la fête de Kippour, en octobre 1944, le Grand Rabbin renonce à sa charge et va trouver un prêtre afin de compléter son étude de la foi chrétienne. Le 13 février 1945, Israël Zolli et sa femme reçoivent le sacrement du Baptême. Le rabbin choisit pour prénom chrétien celui d'Eugenio, en hommage à l'action du Pape Pie XII pour son action en faveur des Juifs de Rome pendant la guerre. Un an plus tard, c'est au tour de leur fille de se convertir. Eugenio Zolli explique son geste comme l'aboutissement d'une longue évolution spirituelle, d'un appel, d'une révélation. La nouvelle du baptême du Grand Rabbin de Rome déclenche une onde de choc au sein de la communauté juive.
Jusqu'alors ayant toujours vécu de ses honoraires de Rabbin et de professeur, à soixante-cinq ans, Zolli se trouve brutalement confronté à de graves problèmes de subsistance.
Sur l'intervention du Saint-Père, Eugenio Zolli est nommé professeur à l'Institut Biblique Pontifical. En octobre 1946, il entre dans le Tiers-Ordre de Saint-François dont la caractéristique est la pauvreté évangélique.
Pendant les dernières années de sa vie à Rome, Zolli travaille à améliorer les rapports entre l'Eglise catholique et la Synagogue. Il se partage entre sa charge de professeur et son travail d'écrivain.
Mais en janvier 1956, il est atteint d'une broncho-pneumonie. Le matin du vendredi 2 mars, tombé dans le coma, Eugenio Zolli reçoit la Sainte Communion et meurt.
''Je n'ai point renié. Je n'ai que la claire et sûre conscience d'avoir affirmé moi-même sans rien renier".


Noémie Grynberg 2006

http://noemiegrynberg.e-monsite.com/rubrique,le-rabbin-israel-zoller,293185.html


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